Tout frais de 2013, ce thriller du canadien Denis Villeneuve a tout pour devenir un grand film et une référence du genre. On est dans une petite ville de Pennsylvanie et deux familles de voisins/amis se retrouvent pour fêter Thanksgiving. Au cours de la soirée, les deux filles des familles, 6 ans, disparaissent. Très vite, l’enquête de police amène à un premier suspect, mais il sera relâché faute de preuves. De leur côté, les parents font tout pour retrouver leurs enfants aussi, en particulier Keller Dover, un type un peu bourru et sanguin, survivaliste et croyant. Persuadé que le suspect relâché est coupable, il va mener sa propre croisade violente. L’enquête va faire s’enfoncer ces personnages, y compris aussi l’inspecteur Loki en charge du dossier, dans les noirceurs de l’âme humaine. Ce qu’ils vont découvrir derrière toute cette histoire se révèlera bien pire que l’enlèvement de deux fillettes et ils vont mettre à jour des actes horribles.
Filmé de main de maître, Prisoners distille une ambiance incroyable. Sombre, carré, brut, précis, il touche juste et fort. Le thème de base de l’enlèvement d’enfants est déjà en soi très dur, mais le film va plus loin, révélant des penchants ignobles, une noirceur humaine qui s’avère crédible, plausible, nous mettant ainsi face aux plus sombres travers de l’humanité. Dans un climat glacial, l’enquête officielle et la dérive des parents sont traitées en parallèle, et l’on découvre les divers éléments l’un après l’autre. Le tout est suffisamment bien fait pour que l’on puisse se douter de qui est le coupable si l’on fait attention aux divers éléments ; le spectateur peut s’immerger complètement en tentant de résoudre l’enquête avec les protagonistes. Et puis il y a cette fin, après un climax assez violent, qui laisse une dernière question en suspens, et qui fait que l’on peine à quitter son siège, scotché à imaginer les différentes variantes. Continuer la lecture de Prisoners