Enfin! Eh oui j’ai mis le temps à me pencher sur Django Unchained. La faute à tout plein de trucs mais bon là n’est pas le sujet. Et pourtant je suis assez fan de Tarantino et celui-là m’intéressait tout plein. Donc voilà, j’ai enfin pris le temps de regarder le western du monsieur. On y suit le Dr Shultz, ex-dentiste reconverti en chasseur de primes sans scrupules qui traque de vraies crapules ; pour ce faire il a besoin de Django, un esclave noir ; ce dernier n’a lui qu’un seul but, libérer sa femme elle aussi esclave. Le duo va traverser pas mal de paysages du nord au sud, laissant une belle quantité de cadavres dans leur sillage, développant une relation toute particulière, pour parvenir à leurs buts. Western, road-movie, buddy movie, film d’action, histoire d’amour ; comme à son habitude, Tarantino mélange les genres avec la vision du grand cinéphile qui a vu des milliards de mètres de pellicule. Comme à son habitude, il cite aussi à tours de bras les styles et place des références dans tous les sens. Comme à son habitude, il place l’essentiel de son film dans des dialogues aux petits oignons et dans des rencontres particulièrement tendues. Comme à son habitude, il nous met une brochette d’acteurs de qualité avec des personnages hauts en couleur. Bref, Tarantino fait son Tarantino, on aimera donc ou pas selon que l’on aime ou pas ce qu’il fait habituellement. Moi j’aime.
Le gros point fort de ce film ce sont les acteurs principaux… Christoph Waltz est, comme toujours, exceptionnel ; d’une présence et d’une prestance incroyables, il occupe son temps d’écran avec des lignes de dialogues de qualité. Son comparse Jamie Foxx est impressionnant en esclave libéré devenant ange de la mort pour venger des milliers de morts et de torturés. Leonardo DiCarpio interprète avec une immense saveur un fabuleux méchant absolument infâme. Samuel L Jackson, physiquement transformé mais à la voix reconnaissable entre mille, fait aussi très fort. La superbe Kerry Washington endosse le rôle de la femme à libérer, celle dont la personnalité bridée par l’esclavage ne pourra s’exprimer que tardivement. On a encore Don Johnson grandiose en propriétaire terrien raciste au possible et imbuvable. Autour d’eux une galerie de visages et de gueules fortes (dont un Tom Savini fort sympathique). L’alchimie de ces personnages et de leurs interprètes donne sa force de frappe au film.
Ce Django ne déroge pas à la règle et se révèle violent. Très violent. Le bodycount commence très tôt, suit un rythme assez tranquille mais prend soudainement l’ascenseur dans un final apocalyptique et sanglant. Ce qui commence par une balade de chasseurs de primes plus portés sur le « mort » que sur le « vif » devient une extermination en bonne et due forme, une vengeance sans remords, un châtiment sanglant et douloureux contre les porteurs d’une inhumanité elle aussi particulièrement violente. Cette violence, toujours montrée très crûment (les gerbes de sang fusent, parfois de manière particulièrement exagérée), reste esthétisée ; on est chez Tarantino après tout. On a donc des bastons et de graves blessures au ralenti, prenant le temps de bien nous montrer ce qui se passe. Le sang gicle au premier plan et éclabousse presque le spectateur qui ne peut que constater à quel point le rythme meurtrier s’accélère.
J’ai passé un très bon moment devant ce Djangon Unchained. Un western violent et sans concession, dans le plus pur style tarantinesque avec ses dialogues ciselés et ses personnages hauts en couleur. Et aussi sa violence omniprésente. La patte du réalisateur est bel et bien là, inévitable. Encore un très bon film du monsieur.
Juste un petit mot sur certaines des attaques que le film a subies… Qu’on l’attaque parce que c’est du Tarantino pur jus et que l’on n’aime pas ce style, je peux comprendre. Mais comment justifier les accusations de racisme? Sous le prétexte que le mot « nigger » est répété un nombre incalculable de fois, le film a été taxé de bien des choses. Mais s’il y a une chose qu’il n’est pas, c’est bien raciste. Au contraire, il s’agit là d’un plaidoyer et d’une véritable attaque en bonne et due forme contre le racisme et l’intolérance, une ode à l’égalité et à la liberté. Seulement oui ce mot existe, est utilisé, et l’était énormément dans la période concernée.