House of Cards fait partie de ces séries qui me faisaient de l’œil et dont j’entendais pas mal de bien mais que je n’ai pas encore vues. Cette erreur est réparée pour House of Cards, à moitié du moins puisque j’ai vu la première des deux saisons diffusées. Et je dois dire que j’ai beaucoup aimé. On n’est pas ici dans l’action et la violence physique (il y a bien une ou deux morts pas naturelles ni accidentelles là-dedans, mais ce n’est ni Game of Thrones ni Sons of Anarchy). Tout est plus feutré et plus calme ; du moins en apparence. Parce que la violence est là, la tension aussi. La série suit les pas de Frank Underwood, leader du groupe de la majorité démocrate au séant américain. Proche des plus hautes instances, cet homme cynique et manipulateur est un exemple de machiavélisme pour qui la fin justifie les moyens. Intelligent, retors, fin psychologue, Frank s’avère un redoutable esprit. Son épouse, avec qui il forme un couple à la dynamique particulière, est elle aussi intelligente et manipulatrice. Autour d’eux gravite toute une série de personnages plus ou moins marquants ; journalistes, politiciens de plus ou moins haut rang, hommes de paille, etc. On est ici dans la politique, les plans larvés, les coups dans le dos et dans l’ombre, les manigances et manipulations, le chantage et autres joyeusetés. Le tout sur fond d’un cynisme incroyable. Les interventions face caméra de Frank Underwood, qui prend le temps de nous expliquer ses petites manœuvres, sont absolument délicieuses et parfois d’une cruauté froide.
la série est d’une grande qualité. Produite par Fincher qui a réalisé deux épisodes, elle bénéficie d’acteurs de très haute qualité. A commencer par le fabuleux Kevin Spacey dans le rôle de Frank underwood, absolument grandiose. A ses côtés toute une brochette de gens eux aussi talentueux dont on retiendra Robin Wright en femme de politicien ayant ses propres objectifs aussi, Michael Kelly en homme à tout faire prêt à toutes les exactions, Kate Mara en jeune journaliste à l’affût du scoop, ou encore Corey Stoll en politicien alcoolique. Le tout avec une réalisation soignée, retranscrivant les ambiances feutrées des lieux où tout se joue, tout en laissant voir la violence psychologique, la brutalité, la tension et la cruauté que l’on trouve derrière tout cela. Avec une bande son de qualité elle aussi, on tient là une très belle série, prenante comme il faut ; pour peu que l’on n’attende pas de l’action à tout va ni des enquêtes policières résolues en deux coups de cuillère à pot. House of Cards prend le temps de nous emmener dans des méandres d’un système pas toujours simple à comprendre, et le fait avec un délicieux esprit vicieux. On se laisse entraîner dans cette intrigue en se demandant jusqu’où certains sont prêts à aller, en réalisant toute la finesse des manipulations et des actions mises en place. De grands moments.