Après le fort sympathique The Conjuring où elle tenait une place secondaire dans l’intrigue mais où elle a marqué très fortement pas mal de spectateurs, la poupée Annabelle méritait son film à elle. James Wan passe le flambeau à John R. Leonetti (qui a travaillé avec lui sur plusieurs films comme directeur de la photographie) pour une préquelle elle aussi basée sur un cas étudié par les Warren, où l’on découvre comment cet objet a acquis son statut maléfique.
On suit ici le jeune et attachant couple John et Mia Gordon, Mia étant proche du terme de sa grossesse. Ils sont jeunes, beaux, intelligents, ils s’aiment, ils sont appréciés, lui termine ses études de médecine, tout va donc bien pour ce couple. Leurs sympathiques voisins ont moins de chance puisque leur fille est partie dans une secte (on est à l’époque de Charles Manson). Mia étant férue de poupées et atteinte d’une certaine collectionnite, son mari lui en offre une dont elle rêvait. Lorsqu’un crime affreux survient et que la poupée y est mêlée, des événements inexplicables vont commencer à entourer la vie des Gordon. De plus en plus graves, les forçant à quitter leur demeure. Mais le mal les suivra, et nos héros auront besoin d’aide face au choix terrible qui les attend à la fin de ce parcours horrifique.
Annabelle est loin d’être un mauvais film dans son genre (on trouve en films « d’horreur » une telle quantité de bouses qu’il faut reconnaître les qualités de celui-ci), mais il n’atteint pas le niveau de son prédécesseur, The Conjuring. Tout le monde n’est pas James Wan, et ici on retrouve les mêmes ficelles classiques des films d’horreur et de maisons hantées ; juste avec moins de maîtrise et de subtilité dans leur utilisation. Ces ficelles deviennent grosses et trop visibles. On sent trop venir les choses et il y a bien peu de surprises dans l’intrigue finalement très classique. Il faut noter que le réalisateur a une bonne maîtrise du jump scare ; on sursautera régulièrement et ces scènes sont vraiment bien amenées. L’apparence d’Annabelle et de l’entité derrière tout ça est vraiment bonne. Il y a une bonne ambiance distillée, le film est tendu, il y a une progression. Certes tout est très classique, avec la femme seule à la maison qui subit tout, le prêtre, le rocking chair qui grince, la télé qui s’allume et s’éteint toute seule, la fille en blanc aux longs cheveux noirs, etc. On aurait préféré, pour un artefact aussi efficace qu’Annabelle (et après son passage très très remarqué dans The Conjuring), un film un peu au-dessus, plus novateur, plus imaginatif, mieux maîtrisé. Mais Annabelle réussit quand même à tenir la distance par rapport à la moyenne de ce qui se fait actuellement dans le style. Bon, je suis aussi peut-être très pinailleur sur le sujet parce que la personne qui m’a accompagné a eu nettement plus peur que moi et a été très marquée.
Une remarque finale… Est-ce dû à ce type de film spécialement ou bien est-ce qu’il y a une réelle augmentation exponentielle du nombre de connards irrespectueux fréquentant les salles de cinéma? Parlant à voix (très) haute, faisant un max de bruit avec leur bouffe, rigolant fort et aboyant (si si), laissant leur téléphone sonner, etc. Au prix de la place de cinéma, ça fait quand même mal de ne pas pouvoir regarder un film dans de bonnes conditions. Bon, visiblement il semblerait que cela devienne la mode, en particulier avec ce genre de film.
Une réflexion sur « Annabelle »