Bon, depuis le temps, il fallait quand même que je m’y mette à American Horror Story, une série qu’elle est bien. Dans cette saison 1, on suit un couple de quarantenaires un peu cassé suite à la tromperie du mari avec une jeunette. Pour tenter de recoller les morceaux, ils déménagent avec leur fille ado dans une autre ville, achetant une maison à pas cher ; pas cher parce que scène de crimes divers, de morts sanglantes, et que donc personne ne souhaite vraiment habiter. Mais eux s’y installent. Bien évidemment, la maison va s’avérer hantée, habitée par des esprits pas toujours bien intentionnés. Notre petite famille va être confrontée à des événements terribles, tandis que la série va dérouler en parallèle son fil de flashbacks sur tout ce qui arrivé dans cette demeure. En plongeant au cœur du mystère et de l’horreur de ces lieux, ils vont finir par comprendre ce qui se passe et vont être confrontés à des choix déchirants.
La série va nous plonger petit à petit dans une ambiance très dérangeante, malsaine, glauque. Peu de vrai gore ou de jump scares, mais surtout cette ambiance justement, qui fait tout le sel du truc. Et ça marche. On est dans le très adulte, avec du sexe (pas toujours très « vanilla »), des trucs vraiment durs, des expériences pas nettes, des morts pas jolies jolies, des passages très sordides. On n’est pas dans la série tous publics, clairement. Du coup ça pose bien le truc, et ce dès le premier épisode. Par la suite, les choses avancent, on va de révélation en révélation ; on voit certains trucs venir, mais d’autres sont plus surprenants. La fin donne une petite pointe d’espoir mais on est malgré tout encore dans le questionnement, il manque certaines réponses de fonds, et le spectateur est du coup invité à monter ses propres théories sur les origines de cet aspect mystique et de ce qui se passe là. C’est intéressant. D’autant qu’on n’aura pas la réponse dans la suite vu que la série n’est pas prévue pour que les saisons se suivent, chacune étant indépendante.
La réalisation de cette série est de qualité. Un rythme parfois peut-être un chouilla lent, mais globalement la tension est bien maintenue, tout comme le rythme des révélations. Un épisode, un flashback sur une époque. Et ensuite les fils se nouent. Le tout est très bien mis en image avec une utilisation parfaite des décors, passant de la belle maison accueillante et lumineuse à la demeure hantée et angoissante, dans le même lieu. Les passages tendus sont très bien rendus aussi, et l’ambiance malsaine transpire fortement. Devant la caméra, les acteurs sont très bons et donnent de la puissance aux images ; le truc va être de revoir les mêmes dans des rôles différents dans les autres saisons. Connie Britton, grande habituée des séries, prend le rôle de mère de famille trahie par son époux et qui s’endurcit. Dans le rôle du mari, un autre habitué des écrans, Dylan McDermott est très bon aussi. Jessica Lange est évidemment grandiose, dans un rôle bien barré. Denis O’Hare, avec son maquillage de malade, dans un rôle lui aussi complexe. La jeune Taissa Farmiga, une des rares débutantes de l’équipe, s’en sort très bien en ado impossible à saisir. Evan Peters dans un très bon rôle à deux visages. Et encore Frances Conroy et Alexandra Breckenridge qui se partagent un même rôle assez surprenant. On notera encore les participations de Kate Mara, Teddy Sears, zachary Quinto et d’autres, pour une distribution de qualité.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé. J’ai enchaîné les épisodes à un rythme assez effréné et avec plaisir. je recommande donc chaudement.