Petit billet jeux du jour, avec deux jeux sympathiques, spécialement des jeux pour 2 joueurs (oui, Star Realms peut être joué à plus, mais il faut acheter plus de packs du jeu, la version standard avec un paquet étant donc le jeu à 2). Parce que oui jouer juste à deux c’est fort sympathique aussi. Et puis bon, pas mal de jeux indiqués de 2 à 4-5-6 joueurs ne sont pas terribles à 2, il faut bien l’admettre ; tandis que des jeux faits pour 2, c’est autre chose. Alors à l’ordre du jour nous avons de la SF guerroyante et de la couture, deux univers bien différents…
Star Realms
Dans ce jeu de Robert Dougherty et Darwin Kastle, édité par White Wizard Games et IELLO, chacun des deux joueurs va prendre en main le destin d’un royaume galactique et le développer en écrasant petit à petit son adversaire ; chacun débutant avec 50 points d’influence, il faut réduire son adversaire à 0 pour l’emporter. On est ici dans un système de deckbbuilding ; c’est-à-dire que chacun débute la partie avec un set de cartes identique, et en achetant d’autres cartes on va se construire un deck personnalisé qu’il s’agira d’utiliser à bon escient pour gagner. Je ne suis pas un grand connaisseur du deckbuilding (à part Dominion, je n’en ai pas trop joué), je dois dire, ce n’est pas toujours le style de jeu qui me plaît le plus, mais j’ai franchement bien aimé Star Realms ; le fait qu’il soit vendu en petit paquet et donc à prix réduit a bien aidé aussi.
On retrouve ici la mécanique habituelle du genre, à savoir que l’on a en main un certain nombre de cartes en début de tour. On les joue, on applique leurs divers effets, et on place le tout dans la défausse avant d’en retirer une main complète ; parmi les effets de ces cartes, on a la possibilité d’avoir de la thune pour en acheter de nouvelles qui sont disposées au centre de la table, et ainsi améliorer son jeu (les cartes achetées sont mises dans la défausse et ne seront donc jouables que lorsque l’on aura fini notre pioche). Un autre effet des cartes sera d’attaquer l’adversaire pour lui faire perdre de l’influence. On a aussi des bases, qui restent devant nous de tour en tour (tant que l’adversaire ne les a pas détruites) ; certaines bases doivent même être obligatoirement détruites avant que l’on ne puisse s’en prendre aux points d’influence de l’adversaire.
Ce que j’aime bien dans Star Realms, c’est le système des factions, au nombre de 4 ; lorsque je joue une carte, celle-ci a souvent une action supplémentaire ou un boost qui ne peut s’activer que si j’ai joué une autre carte de la même faction. Afin de pouvoir en profiter, il faudra donc bien choisir ses achats de cartes et éviter de trop se disperser dans différentes factions. Il faudra également savoir équilibrer les cartes d’achat, de combat, ainsi que les autres effets proposés.
Star Realms est un petit jeu sympathique. Il n’est pas cher, ne prend pas de place, les règles sont assez simples, les parties plutôt rapides, genre 15-20′ (une fois que l’on connaît un peu les cartes). L’indication « dès 12 ans » vient quand même du fait qu’il y a pas mal de cartes différentes, ce qui n’est pas toujours évident. Avec l’achat de paquets supplémentaires, il est possible de jouer jusqu’à 6. Ce jeu aurait été vendu en grosse boîte chère, je ne l’aurais sûrement pas pris, mais dans ce contexte il remplit bien son rôle et du coup le rapport qualité/prix est vraiment bon. Alors certes le hasard est assez présent ; si on n’a pas les bonnes cartes qui apparaissent dans les 5 cartes disponibles à l’achat, cela peut mettre à bas une stratégie bien préparée. Il faudra savoir s’adapter, mais si on était parti sur certaines factions et qu’elles peinent ensuite à se montrer, c’est un peu mal parti. A noter aussi que chaque faction a son style et ses implications, mais certaines combinaisons de 2 factions sont quand même assez balaises, je ne suis pas certain que ce soit super bien équilibré. Au passage, les cartes bénéficient de très belles illustrations mettant en images l’univers du jeu.
Patchwork
Jeu à 2 de Môssieur Uwe Rosenberg (si vous ne connaissez pas ce nom, regardez la liste de ses créations, ça vaut le détour), illustré par Klemenz Franz, et édité par FunForge, Patchwork nous invite dans l’univers merveilleux de la couture et de la création de patchworks, assemblages de bouts de tissus colorés pour en faire un bel (terme hautement subjectif) ouvrage. Bon OK, le thème en lui-même, certes original, ne m’a pas vraiment parlé ; mais le jeu en vaut a chandelle. Le but est de ramasser des pièces de tissu (en fait des tuiles en carton, plus pratiques à manipuler) et de les assembler au mieux sur notre plateau personnel ; de cette manière, on va gagner des boutons et celui qui en possèdera le plus en fin de partie l’emportera.
Au centre de la table, les différentes tuiles représentant les morceaux de tissus sont disposées en un cercle. Sur celui-ci, entre deux pièces, on place un pion en bois. Chaque joueur dispose d’un plateau personnel, une grille de 9 cases par 9. Et on a aussi un plateau où deux pions avancent pour décompter le temps qui passe pendant la création de nos ouvrages , sur ce plateau, c’est toujours le joueur le plus en arrière qui joue (donc si mon coup me fait rester derrière mon adversaire, je peux continuer à jouer). Chaque pièce de tissu est unique de par sa forme ; chacun est également caractérisée par un coût (en boutons), par un temps de couture et, pour pas mal d’entre elles, par des boutons disposés dessus en décoration. A son tour, un joueur a le choix entre deux actions, il en effectuera une seule :
Je peux avancer mon pion sur le plateau du temps sur la case juste devant mon adversaire ; je gagne à ce moment-là autant de boutons que de cases traversées.
Je peux aussi prendre une pièce de tissu ; j’ai le choix entre les trois suivantes, dans le sens horaire, après le pion en bois posé dans le cercle. Je déplace alors ce pion à la place de la pièce prise et je pose la pièce sur mon plateau personnel (sans me mettre sur une autre pièce ni sortir des limites du plateau). Je paye à la banque le nombre de boutons que coûte ce tissu, et j’avance mon pion sur le plateau de temps du nombre de cases indiqué sur la pièce.
Lorsque les pions avancent sur le plateau de temps, on peut dépasser un bouton à certains endroits ; à ce moment-là, je reçois autant de boutons qu’il y en a de dessinés sur les pièces posées sur mon plateau personnel. Je peux aussi dépasser un petit carré de cuir et là je le prends (il faut donc être le premier à y passer pour en profiter) ; ces quelques carrés de cuir sont les seules pièces de 1 case du jeu, et permettent ainsi de combler des vides de mon patchwork sur mon plateau personnel.
Lorsque les deux pions sont arrivés au bout du plateau de temps, chacun fait le décompte des boutons qu’il possède. On retire deux points par case vide du plateau personnel, et on obtient ainsi le score de chaque joueur, permettant de déclarer le vainqueur.
Ce jeu est vraiment sympa. Un thème original, une mécanique très sympathique. Il peut se jouer de manière assez légère ou alors en poussant assez loin la réflexion et l’optimisation. Son design est vraiment agréable et donne bien envie de jouer, il est joliment illustré ; tellement que le thème reste présent tout au long du jeu, alors que la mécanique en elle-même pourrait être transposée complètement sur autre chose sans problème (genre création d’une ville, par exemple). Indiqué pour 7 ans et plus, avec des parties d’environ 30′, ce jeu est très accessible et risque de plaire à pas mal de monde.
Une réflexion sur « Star Realms & Patchwork »