Il y a des groupes qui font tout le temps la même musique mais que ça reste plaisant (genre Weezer), et ceux qui ont le courage d’aller explorer de nouveaux horizons ; dans cette deuxième catégorie on a ceux qui virent au nawak bizarre (genre Radiohead) et ceux qui gardent un très bon fond ; c’est le cas de ce nouvel album de Queens of the Stone Age. Le groupe emmené par Môssieur Josh Homme nous délivre un nouvelle galette plus pop et légère que les précédentes, s’éloignant encore davantage des débuts de leur carrière. On reste dans le rock, et on garde ce sens de la composition, ces riffs, ces rythmes, cette voix, la base est là. Mais les sons sont plus aériens, les morceaux plus « accessibles », plus « grand public ». Décrié par plus d’un fan de la première heure, ce changement était déjà entamé sur leur précédent album. Ici le choix de Mark Ronson à la production marque le ton ; ce type a plutôt travaillé avec Lady Gaga, Adèle, Duran Duran, bruno Mars, Foreigner, ou encore Christina Aguliera… pas le genre de son que l’on voit collé aux basques de ces Reines de l’Âge du Pierre qui sont quand même sortis du pur stoner rock du désert, nés au milieu des moteurs, du soleil, du sable, du chrome et du cambouis ; et Homme n’oublie pas ses origines dans les premiers mots du premier titre de l’album : « I was born in the desert, May 17 in ’73, When the needle hit the groove »…
Alors oui l’album est plus dansant aussi, mais du dansant avec air guitar et trémoussage dans tous les sens. Personnellement, c’est une évolution qui me va, et je ne fais pas partie des haters qui ont de suite reproché cette dérive pop. Dès le premier titre Feet Don’t Fail Me, on sent cette maîtrise du riff accrocheur, du rythme qui prend aux tripes, mais on voit bien vite que ce rythme est plus rapide. Comme tout l’album quasiment, qui sera un enchaînement de morceaux entrainants. Il en est de même avec le single The Way You Used To Do, une ode au groove électrique. On garde aussi les morceaux plutôt longs ; la majorité des 9 titres dépasse les 5 minutes, voire pour certains les 6 minutes. Le son est moins sale, moins « enrobant », moins lourd que sur les précédents albums du groupe, mais l’esprit reste, malgré le côté plus groovy. C’est vrai qu’on aura plus tendance à secouer les hanches qu’à se lancer dans du headbanger endiablé. Les mélodies sont accrocheuses et le talent de songwriting indéniable.
Un très bon disque à mon avis. Et désolé pour ceux qui attendaient que QotSA continuent le même périple qu’à leurs débuts. Et tant mieux que le groupe s’ouvre à un style plus grand public, pour mieux porter la bonne parole du rock à un plus grand nombre d’oreilles.