Je suis ton père… à la Maison d’Ailleurs

Samedi je suis allé au vernissage de la nouvelle exposition de la Maison d’Ailleurs à Yverdon, intitulée « Je suis ton père » ; et oui donc c’est sur Star Wars. Et c’est du très bon…

Star Wars… l’un des plus grands et importants mythes modernes. Parce que oui un mythe n’a pas à être ancien. Alors si Star Wars est autant un mythe, c’est entre autres parce qu’il reprend des éléments propres à d’autres, plus anciens. On retrouve des trucs classiques qui parlent à tout le monde depuis pas mal de siècles. Le jeune fermier qui devient chevalier au terme d’un voyage initiatique, d’une quête autant intérieure qu’extérieure au cours de laquelle il aura dû « tuer le père ». Avec la présence d’un mentor (le vieux magicien) qui guide le héros. Une jeune femme en détresse à sauver (la princesse), mais qui a ici une personnalité bien trempée. La présence aussi du roublard de service. Des combats contre le Mal, la défense du Bien. Sans même parler des aspects politiques de la saga, avec cet aspect tyrannique de l’Empire. Bref, il y a de quoi voir venir au niveau des interprétations. Et si Star Wars marche aussi bien, c’est qu’il ne s’agit pas juste d’une histoire sympa bien racontée, mais justement aussi grâce à ce que tout ce que les films convoient comme messages, comme références culturelles globales.

Et donc lorsque la Maison d’Ailleurs s’attaque à ce mythe, c’est au travers de l’aspect artistique pour se pencher sur le sens d’un mythe justement dans notre société moderne, et ce qui fait qu’une œuvre peut acquérir un tel statut. Ceci était déjà un peu ressorti lors de leur fabuleuse expo sur les Lego ou celle sur les super-héros, avec cette manière dont ces contenus deviennent un élément à part entière de la société. Star Wars a acquis un statut tellement iconique que les artistes s’en emparent et le digèrent avant de le recracher à leur sauce pour faire passer divers messages. Que cela soit dans l’art du recyclage, dans la mise en avant de la rencontre avec des cultures dites primitives, dans la musique, les jeux et jouets, ou dans des montages photographiques audacieux, y compris sur la base de sculptures antiques ou de la Renaissance. Le mythe Star Wars est partout. Et autant les œuvres sont en elles-mêmes pour la plupart très agréables à découvrir, autant il y a tout un pan de réflexion là-derrière qui est franchement intéressant.

Une expo à voir, vraiment belle, avec des œuvres magiques. J’adore par exemple les travaux de Cédric Delseaux (j’ai d’ailleurs son livre Dark Lens qui est une tuerie). Et j’ai découvert avec beaucoup de plaisir ceux de Benoit Lapray, Travis Durden, Jodi Harvey, Kyle Hagey, Anthony Knapik-Bridenne, ou encore Gabriel Dishaw.

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