Depuis Les Dents de la Mer en 1975 (‘tain, c’est plus vieux que moi), les films de requins, ça va ça vient, mais ça ne se fait jamais complètement oublier. Des délires genre Sharknado ou Megashark VS Giant Octopus aux blockbusters comme l’actuel Meg, il y en a pour tous les goûts (même un mutant requin-pieuvre, des requins en montagne, un requin fantôme, des requins à deux têtes ou des requins zombies nazis volants, si si). Avec ce tout récent 47 Meters Down, on arrête le pétage de plomb complet, et on reste sur un truc très simple. J’ai pas dit « réaliste », juste pas complètement barré du cerveau.
Deux sœurs, évidemment jeunes belles et jolies, sont en vacances dans un lieu paradisiaque au Mexique. Pour pimenter un peu les choses, elles vont faire de la plongée au milieu des requins dans une cage. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et la cage tombe par 47 mètres de fond, sans plus avoir de contact avec la surface. Un gros requin affamé et étonnamment agressif tourne par là et les empêche de prendre le temps de remonter normalement. Avec les sorties nécessaires pour tenter de reprendre contact, la diminution de l’air, la recherche de solutions, on obtient un film assez tendu.
Si je ne connais pas les autres réalisations de Johannes Roberts, leurs titres laissent supposer que le monsieur aime bien faire peur à son prochain. A noter qu’il est aussi co-scénariste de ce film. Alors certes ce long-métrage manque cruellement de réalisme par moments (genre l’accumulation de pas de bol des filles, la communication si parfaite avec les micros dans le masque, le requin aussi agressif, etc). Et puis on joue sur pas mal de clichés. Mais au final c’est ce qui convient au style du film. On pose des clichés pour facilement rentrer dedans. Les premières minutes du film servent à poser l’ambiance, à cerner les personnages. On cherche même à leur donner un peu de profondeur et de psychologie, ce qui rend le début presque un peu trop long mais bon ça va. Pour la suite, la tension est super bien posée. On attend les jump scares qui ne viennent qu’avec parcimonie, ce qui est plutôt une bonne chose. On se sent tendu avec les deux filles pour savoir comment elles vont s’en sortir, et si les deux vont s’en sortir. Le rythme est plutôt bien tenu. Il faut dire que le film ne s’éternise pas avec ses 1h41 et du coup l’action n’est pas délayée plus qu’il ne faut. On va donc à l’essentiel. Avec deux protagonistes qui évoluent, se dépassent et vont pousser au-delà de leurs limites pour s’en sortir. Le tout avec un climax assez brutal et une conclusion très bien amenée. On notera même quelques très jolis plans (la remontée avec les deux lumières de deux couleurs, l’allumage du dernier flare, les paysages paradisiaques du début,…) Rien de franchement transcendant dans cette réalisation, rien de neuf sous le soleil, et pourtant le résultat est tout-à-fait sympathique.
Devant la caméra, le film tient à Mandy Moore et Claire Holt, les deux jeunes et jolies sœurs. Elles s’en sortent plutôt bien, et donnent de la force à leurs personnages assez archétypiques ; et pourtant ce n’est pas évident avec un masque sur le visage. J’ai bien aimé le retournement de situation entre elles deux au cours du film, le changement de position. Elles ont une bonne dynamique. Dans les seconds rôles, on retrouve la gueule marquante de Matthew Modine, capitaine bourru mais au bon fond. Les autres ne marqueront pas les esprits.
On a là un bon petit film à suspens, tendu, avec ce qu’il faut de suspens et de surprises. Rien de bien affolant mais loin d’être mauvais aussi. Il tient ses promesses, du moment qu’on n’en attend pas trop non plus.