[Cannes 2019] The Witcher – Le jeu de rôle officiel

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Ça fait un petit moment que j’ai bien envie de me remettre au jeu de rôles. Mais bon c’est un loisir qui demande une petite préparation et un investissement en temps certain, et pour bien faire les choses cela passerait par l’embarquement dans le mouvement de gens de mon entourage pas (encore) motivés. Bref, c’est pas gagné. Alors en attendant je me remets à des lectures jdr, parce qu’un jdr c’est aussi souvent des bouquins sympas à lire. Et là, au détour des allées du FIJ 2019, je suis tombé sur ce jeu dont quelques exemplaires étaient disponibles en primeur. Je me suis tâté (après tout, j’ai bien kiffé The Witcher 3), j’ai feuilleté (après tout, un univers connu et soutenu par les jeux vidéo, ça pourrait aider des gens à venir au jdr). J’ai même discuté avec les gens du stand, en particulier sur le système de jeu que l’on m’a vendu comme simple et accessible (D10+carac+ comp comparé à un seuil de réussite) ; et ça c’est important pour moi si je veux embarquer des gens pas rôlistes sur le bateau.

Du coup j’ai bouquiné ce gros pavé. Et je dois dire que j’ai déchanté assez rapidement. Très vite, le bouquin nous lance dans la création de personnage ; je n’avais pas fini ce chapitre que non seulement je savais que je n’allais pas l’utiliser pour embarquer des débutants, mais en plus que je n’allais probablement jamais jouer avec le système tel que présenté.

Alors tout n’est pas mauvais dans ce bouquin. On a une description bien complète de l’univers, des pays, de leurs luttes, leurs historiques, des peuples et des castes, des formes de magie, de la situation géopolitique, on a plein de petits textes écrits par des personnages de l’univers qui donnent une très bonne ambiance. En termes de données de jeu pour poser des parties dans ce monde, on a tout ce qu’il faut, et ça c’est bien.

Et puis il est plutôt bien présenté avec sa couverture en dur, son contenu tout couleurs, avec de belles et grandes illustrations (mais dont la qualité d’impression est assez variable et que l’on sent reprises d’autres supports de la licence et pas toutes originales pour le jdr).

Mais il y a le système. Inutilement lourd et pénible, bardé de détails qui encombrent dans tous les sens. Une création de perso passant par au moins 8’000 jets de dés permettant de déterminer tout le passé et les relations familiales du perso. Des règles super détaillées et utilisant 43’000 tonnes de tableaux pour les armes, armures, la magie, l’alchimie. Tous les objets sont détaillés en listes kilométriques. Tiens, je ne savais pas que des gens jouaient encore avec des règles de points d’encombrement (qu’est-ce que c’est chiant ce genre de chose). Je n’ai pas compté mais j’ai l’impression qu’il y a plus de pages de règles que de background. En tout cas c’est ce qui me reste à la fin de cette lecture au final assez indigeste.

Je reste donc super dubitatif sur l’utilisation possible de ce bouquin. J’ai fait une super plongée dans l’univers de The Witcher dont j’ai saisi pas mal de subtilités (même que si je compte faire The Witcher 2 un jour, j’ai de gros spoils sur le contenu). J’ai découvert pas mal de facettes d’un univers riche et complexe (beaucoup plus que ce que la lecture du 1er tome des bouquins m’avait laissé entendre). Mais en même temps je me suis retrouvé avec un système lourd, imbitable, aux 8 milliards de petites règles et de modificateurs dans tous les sens, le genre de truc qui ne convient pas du tout à ma manière de jouer ; je n’ai pas envie de me référer sans cesse à de multiples tables et à farfouiller des détails de règles quand je cherche à vivre avec les autres joueurs une belle aventure autour de la table, la partie doit être fluide, et ce que j’ai lu là me fait l’impression d’un truc tout sauf fluide.

Il y a bien un ou deux passages qui semblent indiquer des bonnes idées, comme le fait de rappeler que c’est un jeu, que l’on est là pour s’amuser, et que même si l’univers est très adulte avec des thématiques difficiles, les gens ne doivent jamais se sentir mal à l’aise avec ce qui se passe. Mais on a aussi des passages nettement plus bizarres, avec une vision du jdr qui n’est pas la mienne, présentant le MJ comme un dieu qui a toute latitude pour faire ce qu’il veut comme il veut, avec une approche extrêmement dirigiste du scénar d’intro par exemple pour forcer la main des joueurs.

Donc ouais si je fais un jour jouer dans l’univers du Witcher, ce sera sans doute avec le soutien de ce livre au niveau du background, mais avec un autre système. Ou une version super allégée de celui-ci.

4 réflexions sur « [Cannes 2019] The Witcher – Le jeu de rôle officiel »

  1. Oui j’ai depuis longtemps. J’ai aussi d’autres systèmes sous le coude au cas où, c’est pas ça le problème. Je suis juste déçu d’en arriver là et de constater que c’est pas pour moi en l’état.

  2. Oui, j’imagine bien. Ca a de quoi décevoir.
    Mais le DK system, depuis 2006, je n’utilise que ça pour les débutants. Je trouve ça parfait.
    Frustrant de devoir faire tout alors que si le jeu était bon en l’état, y’avait rien à refaire… mais au moins, ça permet de garder l’univers.

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