Je ne sais pas si vous aviez retenu mais j’avais pris pas mal de plaisir à travailler sur le jeu de rôles Capharnaüm (la vache, 12 ans déjà!) et certains suppléments (détails). C’est un univers fantastique qui me plaît beaucoup, emprunt de nombreuses mythologies et d’un imaginaire collectif autour d’une Arabie fantasmée où se croisent djinns, guerriers, princesses, vizirs et voleurs, le tout dans des épopées grandioses et des quêtes majestueuses.
Bref, lors du dernier FIJ, quand j’ai découvert un court roman du copain Raphaël Bardas (l’un des maîtres d’œuvre de Caph’) se déroulant dans cet univers, j’ai été faible (encore une fois) et je l’ai embarqué sans trop hésiter.
On va suivre les pas d’une poignée d’Héritiers des Dragons, ces hommes et ces femmes marqués par les Dieux et destinés à de grandes actions, disposant de capacités parfois surhumaines. Dans le jeu, les Personnages Joueurs sont des Héritiers des Dragons, et ce roman pourrait ressembler au premier scénario d’une campagne, celui où le groupe se constitue, où les persos se rencontrent. Il y a le voleur mis au ban de sa communauté et contraint à mentir pour vivre, qui cherche à obtenir toujours plus de richesse au risque de se mettre tout le monde à dos. Il y a le duelliste ibérique fanfaron et grande gueule, porté sur la boisson. Ça c’est pour débuter, puisqu’ils rencontreront d’autres collègues par la suite. Et tout cela en étant mêlés à la malédiction d’un démon peu enclin à les laisser tranquilles.
Le livre rend bien l’ambiance dans laquelle nage Capharnaüm. Désert, grandes cités cosmopolites, chocs des cultures, fières princesses, démons, farouches combattants capables d’expédier les sous-fifres par paquets de douze, honneur, fierté, manipulations, clans,… Tout y est pour une intrigue sympathique. Le livre est assez court, vite lu avec son rythme soutenu. L’écriture sympathique nécessitera peut-être un chouilla d’attention pour les non-habitués aux termes récurrents de l’univers ; mais je crois que les choses sont suffisamment bien expliquées pour que des néophytes puissent aussi y plonger, et y découvrir un monde passionnant et vivant, ouvert à offrir les plus grandes épopées.
Vous pouvez y aller sans autre, c’est un bon roman. (OK, ça fait un peu copinage pas très objectif, mais je l’assume)