Dans ce futur lointain, on a pu détacher la personnalité/conscience/mémoire du corps physique. Il est ainsi possible de stocker la première dans une pile que l’on branche sur un corps plus ou moins naturel ou synthétique, voire de la télécharger vers une autre planète afin de l’intégrer à un autre corps. On suit ainsi notre héros Takeshi Kovacs qui va reprendre du service bien loin des lieux de la première saison, dans un nouveau corps. Il va en fait retrouver son monde d’origine, où il devra enquêter sur un meurtre, tentera de retrouver son amour, et devra lutter contre une machination de grande ampleur mettant en péril la planète toute entière. On alternera donc les phases d’enquête et d’action avec un bon rythme pour arriver à un final épique.
J’avais bien aimé la première saison. J’avais aussi bien aimé le troisième tome des romans sur lequel se base cette deuxième saison. Bon, ça fait 10 ans que je l’ai lu, donc je ne me souviens plus des détails, et je ne saurais plus dire quelle part est une pure création pour la série.
On se retrouve plongé dans cet univers SF-cyberpunk bien pensé et solide. Autant l’auteur avait bien réfléchi aux conséquences sociales des développements technologiques qu’il présente, autant les créateurs de la série ont mis le paquet pour rendre cet univers à l’écran. Et ça en jette. L’ambiance est très réussie et on plonge dans cette intrigue aussi sombre que son décor. Beaucoup de violence, de la traîtrise, des manipulations, des sales coups, des retournements de situations et des révélations plus ou moins sordides, le tout rythmé par des scènes d’action qui envoient du bois. Le scénario de cette saison a son lot de personnages sympathiques et détestables, de choix difficiles, de situations tordues. On alterne les phases d’enquête/investigation et d’action parfois très brutale, avec une série qui reste très adulte (sang et nudité sont au programme, mais aussi des thématiques assez glauques). Une réalisation de qualité pour rendre un univers et une histoire pas toujours simples.
Devant la caméra, le même héros est incarné par un tout autre acteur (ben oui, on a changé d’enveloppe). Et c’est Anthony Mackie (Démineurs, Real Steel, The Winter Soldier et autres Avengers,…) qui prête ses traits au super agent de service ultra balaise ; il réussit bien le truc en se donnant cette attitude froide, provocatrice, supérieure, parfois insupportable. A ses côtés on a Renée Elie Goldsberry en leader révolutionnaire amnésique (déjà vue dans la saison 1 mais aussi dans La Prophétie de l’Horloge), SimoneMissick en chasseuse de primes qui défend sa famille, Dina Shihibi en touchante intelligence artificielle, Torben Liebrecht en militaire ultra-volontaire prêt à tout, James Santo en solide dirigeant criminel, ou encore Lela Loren en cheffe politique manipulatrice au possible. Et on retrouve avec un très grand plaisir Chris Conner dans le rôle de l’IA Poe, toujours aussi dingue. Un bien beau casting qui donne corps à des personnages assez bien pensés et aux liens parfois complexes.
Cette saison 2 confirme la qualité de la série, poussant plus loin les principaux éléments de la première. Un vrai plaisir à regarder et j’attends une suite avec impatience. En attendant j’ai droit à un proofreading du jeu de rôle que j’ai crowdfundé…
Une réflexion sur « Altered Carbon- saison 02 »