Je suis le capitaine du Nemesis, mais quand j’aurai fini d’enregistrer ce message, il ne restera rien de moi. J’espère juste que les autorités entendront mon message enregistré avant de libérer les horreurs qui existent sur ce navire. Lorsque nous nous sommes réveillés de notre cryosommeil, il n’y avait pas grand-monde de vivant. Notre soldat bien équipé, notre scientifique, et moi. A nos pieds, notre dernier homme d’équipage déchiqueté par on ne sait quoi avant le réveil. Nous étions tous les trois désorientés par ce réveil rapide et sans trop de souvenirs quant à notre mission ni sur la disposition exacte du vaisseau. Cerveau engourdi et mémoire floue. Mais nous avons vu que le vaisseau allait repartir en hyper-espace sous peu. Il nous fallait donc vérifier que notre destination était bien la Terre, que les moteurs et l’ensemble des systèmes étaient fonctionnels, et découvrir ce qui avait causé la mort atroce de notre compagnon, avant que le vaisseau ne rejoigne l’hyperespace ; l’accélération brutale tuerait tout membre d’équipage qui ne serait pas mis en cryosommeil.
Nous avons commencé l’exploration du vaisseau, chacun dans une direction différente pour aller au plus vite et s’assurer que tout fonctionne. Les lumières tremblotantes du système de secours et des bruits étranges dans les couloirs et les conduits de ventilation nous rappelaient sans cesse notre camarde atrocement mutilé. Très vite, le soldat a glissé dans une salle remplie d’une sorte de slime gluant et fortement odorant de provenance inconnue. Nous avons découvert que certaines pièces avaient leurs systèmes en panne et que tout ne fonctionnait pas au mieux. Et puis il est apparu ; l’intrus. Tombé face à moi, une créature de près de trois mètres,s ombre, pleine de griffes, de dents et de membres acérés. Je n’ai du ma survie qu’à mon gros revolver. Et là les choses se sont bousculées dans ma tête, cette rencontre m’ayant remis les idées en place. Le soldat : il souhaitait quitter la compagnie, mais il en savait trop, je ne pouvais pas le laisser faire, je devais m’assurer qu’il soit mort, lui seul ou au pire tous les autres membres d’équipage histoire de s’assurer qu’il n’y ait aucun témoin.
Depuis ce moment-là, les choses sont devenues tendues. Je ne sais pas ce que sont ces choses, mais il y en a visiblement plein das le vaisseau. L’une des salles a même été convertie en nid, mais elle a rapidement été détruite pas un incendie. Les salles tombaient en panne les unes après les autres, des incendies surgissaient. Nous avons tenté de fermer des portes entre ces monstres et nous, mais ils peuvent les défoncer… ou passer par es conduits d’aération. Nous ne sommes en sécurité nulle part. Je ne pouvais pas laisser le soldat aller raocnter cela ailleurs, j’ai bien tenté de le laisser affronter seul ces choses alors que ses munitions baissaient, mais le bougre avait de sacrées ressources. Alors je suis parti sur ma dernière option… laisser le vaisseau se détruire par l’accumulation de pannes et d’incendies, et m’extirper par une navette de secours qui me ramènerait sur Terre. J’ai gagné du temps en ordonnant au scientifique d’aller voir une salle dans laquelle je savais que se trouvait une créature ; s’il a pu échapper à cette confrontation, ce n’était que pour décéder peu après lorsque deux d’entre eux lui sont tombés dessus. C’est alors que j’ai découvert que lors d’une blessure due à l’un de ces monstres, j’avais été infecté ; une lave grandissait en moi. Dans notre course aux navettes d’évacuation, le soldat a su me prendre de vitesse. J’ai du me rabattre sur celle se trouvant de l’autre côté du navire, courant comme un fou dans es couloirs, poursuivi par une meute d’intrus enragés. Au moment où j’allais entrer dans la navette, une bestiole énorme, plus grande et plus fascinante que les autres, s’est dressée devant moi. Un coup de revolver l’a faite reculer (elle semblait protéger des larves). Mais il est maintenant trop tard. Le vaisseau va partir dans l’hyperespace dans quelques secondes, je n’ai plus le temps de faire décoller la navette, et l’accélération va m’écraser sur mon siège. Je déteste ce job…
Oui, voilà comment présenter Nemesis. Par l’expérience vécue autour de la table, par l’immersion rencontrée, plutôt que par l’amas de règles que cela implique. Nemesis, c’est un peu le jeu de plateau de fans d’Alien qui n’ont pas obtenu a licence. Un putain de gros jeu avec plein de jetons, de figurines, et une grosse boîte qui déborde de partout. Alors oui le livret de règles est assez épais et oui il y a pas mal de choses, oui c’est un jeu velu que je ne sortirai pas avec tout le monde. Mais qu’est-ce que c’est bon.
Chaque joueur reçoit d’abord 2 objectifs. Puis il choisira un personnage parmi deux tirés au sort sur les 6 du jeu, le plus à même de lui faire remplir ses objectifs. En fait, lors de la première rencontre avec un alien, chacun choisit secrètement quel objectif il conserve, et ces derniers peuvent bien entendu être assez antinomiques. Il faudra donc savoir collaborer pour survivre, deviner qui a un objectif peut-être un peu similaire, et en même temps être compétitif pour l’emporter (à savoir survivre et remporter son objectif). Ce ne sera pas facile, et beaucoup d’éléments vont se liguer contre les joueurs. Le vaisseau est partiellement en panne, a des débuts d’incendie, il y a des monstres qui arriveront quand on fera trop de bruit. Et puis on n’a jamais assez de munitions. Et puis il y a plein de choses à faire, comme vérifier l’état des moteurs, la destination programmée dans le vaisseau. On peut lancer l’autodestruction du vaisseau, s’enfuir en navette, saboter des trucs, les réparer, utiliser des objets trouvés pour en construire d’autres, etc. Les options sont très vastes. Et le jeu rend extrêmement bien l’ambiance voulue. Du coup on obtient vite (avec les bons joueurs) une ambiance assez roleplay autour de la table. On plonge dedans et on ne voit pas le temps passer. Alors oui, les tirages de cartes et les lancers de dés peuvent vous ensevelir sous des tombereaux d’emmerdes, mais c’est le but.
Oui j’ai complètement flashé sur ma première partie et oui je veux a rejouer, encore, plusieurs fois. Les autres joueurs à la table ont bien kiffé aussi. Bon, ce n’est pas un jeu de fin stratège adepte du contrôle et de la planification pour gérer des ressources. Ce n’est pas un jeu qui se torche en 15 minutes à l’apéro en rigolant à mort. On est complètement dans le style ameritrash. Je suis bien content de l’avoir kickstarté, et je dois dire que j’ai pris du plaisir à en peindre (à mon modeste niveau) les figurines pour l’ambiance.
Une réflexion sur « Nemesis »