Journée de votations en Suisse hier, gros scrutin, nombreux objets. Après avoir compté des bulletins une bonne partie de la journée, j’ai découvert les résultats…
Et je ne peux pas passer à côté d’une petite réaction évidemment… Prenons donc les objets de vote les uns après les autres.
L’initiative contre le droit de recours des associations… C’est avec une joie intense que j’ai appris le gros rejet de cette initiative. En effet, les initiateurs avaient pour but d’empêcher les associations environnementales de pouvoir faire recours dans le cas de constructions pouvant poser problème. En se basant sur une prétendue restriction de l’économie et du développement. Mais on est bien loin de ça, les associations ne cherchant qu’à faire respecter la loi dans ce domaine. Mais le peuple a massivement rejeté cette initiative, laissant toujours la parole aux défenseurs de l’environnement qui sont souvent les seuls à garder un oeil sur ces projets. La liberté d’expression reste une priorité et il aurait été très malsain de museler des associations.
Content aussi que le peuple ait accepté la modification de la loi sur les stupéfiants. La loi repose sur 4 piliers, traçant sa voie entre prévention et répression, mais surtout en posant la toxicomanie sous l’angle d’un problème de santé publique essentiellement. Une loi plus moderne, un outil adapté aux problèmes actuels et aux situations réelles. Bref, voilà un pas en avant vers une politique de la drogue solide et pratique.
Grosse déception sur l’âge flexible de la retraite. Cette initiative proposait de permettre une retraite plus tôt que l’âge légal actuel. Cela aurait permis de sortir des gens de situations difficiles. Vivant avec des métiers difficiles aux salaires peu élevés et aux conditions de travail de bas niveau, il y a bien des travailleurs/-euses qui auraient besoin de passer à autre chose, de travailler peut-être un peu moins. Bien entendu, l’argument économique du financement de cette nouvelle retraite a prévalu. Mais ce n’est que partie remise.
L’initiative pour une politique raisonnable en matière de chanvre a elle aussi ét refusée. Sans grande surprise. On aurait quand même pu attendre du peuple un peu de compréhension face au monde actuel et à la situation moderne. Permettre une commercialisation officielle du chanvre, encadrée, sans l’aspect de l’interdit, cela aurait sans doute permis de diminuer les problèmes avec le cannabis. Il n’aurait fait que rejoindre l’alcool et le tabac dans la liste des drogues acceptées, officielles, et qui enrichissent l’Etat au travers de taxes. Quand on voit le nombre de consommateurs et le peu de cas dans la répression, il aurait ainsi suffit de régulariser un peu une situation réelle. Dommage.
Acceptation de l’imprescriptibilité des crimes de pornographie enfantine. Etonnant aussi, au vu de l’avis global des autorités contre cette initiative. Là je suis moins engagé. Au début j’étais vraiment pour, tout simplement parce que je ne suis pas trop pour le concept de prescription ; on reste meurtrier même après 30 ans, on reste violeur pédophile même après 20 ans etc. Puis j’en ai parlé avec des professionnels de la loi, qui m’ont parlé des problèmes d’un procès aussi tardif, de nombreuses situations etc, et j’ai fini par revoir mon avis sur le sujet. J’avais fini par voter non du coup. Pas le choix de la population qui a sans doute marché à l’émotionnel là.
Nous avions aussi des votations cantonales sur le canton de Vaud. Un des sujets ne mérite guère que je m’y attarde, il s’agissait de modifier une loi sur la nomination de juges assesseurs, je ne me sens pas très motivé à ce sujet.
Refus du musée des beaux-Arts à Bellerive… Une grande claque pour un gouvernement cantonal passé maître dans les échecs de communication. Ce n’est pas la première fois que je constate que nos ministres font tout faux à ce niveau là. Et sur le Musée c’était aussi le cas. Quelle catastrophe que les défenseurs lors des débats. Et puis Anne-Catherine Lyon qui le défend comme si c’était son bébé, juste au moment où plein de gens sont insatisfaits de leur grille salariale à l’Etat, ça aide pas. Au final, les défenseurs du Musée n’ont jamais réussi à m’amener d’arguments valables face aux opposants qui se sont avérés nettement plus convaincants. Partie remise, un Musée des Beaux-Arts verra le jour dans la région. Reste à amener un projet solide et à le défendre.
Et puis la fumée passive. On était face à une initiative prônant l’interdiction complète de la cigarette dans les lieux publics. Elle est passée, mais le peuple lui a malgré tout préféré le contre-projet du gouvernement permettant la mise en place de fumoirs bien ventilés et sans service ; puisque le but premier est de protéger le personnel de la fumée passive. D’un côté, je suis content de me dire que je pourrai aller en bars et clubs sans la fumée envahissante qui pique les yeux et me fait méchamment puer. Déçu que le contre-projet ait passé. Quels bars auront les moyens de se payer un fumoir? Et l’espace de le mettre? Ceux qui n’en auront pas risquent effectivement de subir des contrecoups négatifs. Tout le monde n’aura pas la même chance, et certains lieux risquent d’y perdre au profit d’autres. Ce système n’est pas égalitaire et décevant. J’aurais donc nettement préféré l’interdiction totale. Semi-content donc.
Final mitigé donc. Content sur certains sujets et nettement moins sur d’autres. De bonnes avancées quand même. Et un avenir qui s’annonce plein de bonnes discussions. Prochaine étape politique : élection complémentaire au Conseil Fédéral en remplacement de Samuel Schmidt, avec retour possible de Christoph Blocher et de l’UDC non-collégiale. Suspens…
Pour la fumée passive, tout à fait d’accord. Avec le contre-projet, on va probablement vivre une situation absurde à la parisienne où les établissements publics munis d’une terrasse la couvriront et la chaufferont, ceux qui n’en ont pas chercheront par tous les moyens à s’en créer une. Si l’objectif de santé publique sera partiellement atteint, merci le gaspillage énergétique!