Et voilà, on touche presque au bout des aventures du (plus si) petit sorcier le plus célèbre du monde…
Ce Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé est un sixième tome qui confirme tous mes dires précédents sur la saga (voir les liens en fin de ce billet)… A savoir que c’est du bon, mangez-en. A savoir aussi que le monde continue à gagner en profondeur, les intrigues à se complexifier, les héros à suivre la mentalité typique de leur âge, les méchants à se « méchansifier », le tout à s’assombrir, et l’auteure à gagner en maturité. ici donc on va plus loin encore dans certains secrets du monde, et à nouveau tout se tient, tout est raccord avec les tomes précédents. Quelle maîtrise dans la narration! Tous ces éléments ramenés les uns après les autres, progressivement, au fur et à mesure des bouquins, afin de laisser le public digérer le tout avant d’arriver à la suite. C’est vachement bien foutu. Chapeau! Mais aussi dans l’articulation de chaque livre, dont l’intrigue se développe toujours de fort belle manière. Rien n’est laissé au hasard. Tellement que les « fusils de Tchekov » sont toujours légion, comme dans les autres. Mais au moins on ne se perd pas en détails inutiles. Chaque élément trouve sa place et est utile. Du coup on sait que la potion dont on parle spécifiquement en cours au tout début servira à un moment ou à un autre, etc. Ca fait parfois limite forcé, mais ça colle très bien avec le public-cible de base qui reste les ados. Tiens, d’ailleurs, je me demande comment les ados se reconnaissent (ou pas) dans le comportement et l’attitude toujours à baffer par moments des protagonistes. Parce que franchement, quand on est confronté à de si graves soucis, quelle idée de se la jouer « Hôpital des coeurs brisés »! Ou bien quand on a des relations filles-garçons telles que celles-là, c’est à se demander s’ils font exprès de ne pas voir les portes de grange grandes ouvertes avec des perches tendues taille XXL que même moi je les repère. Sans parler de la fierté mal placée qui provoque des catastrophes au kilomètres tandis que la fin du monde semble approcher à grands pas et tambouriner à la porte comme un troll affamé.
Ces petits trucs mis à part, le livre est très très bien. Une intrigue solide qui donne plus qu’envie de se lancer dans le dernier tome et de découvrir le fin mot de l’histoire. Je ne reviendrai pas sur l’aspect « prophétie et élu » un peu convenu et déjà abordé précédemment, mais le reste est du tout bon. Et quelle galerie de personnages! Rogue, Lestrange, deux de mes favoris, y’a pas à dire…
Je n’en révélerai pas trop pour ne pas spoiler l’intrigue au lecteur qui n’y serait pas encore passé (vous attendez quoi pour le lire?), mais j’aborde encore le courage de l’auteure. Elle a en effet pris le parti de faire des trucs assez couillus quand on a un public attitré qui vous idolâtre, à savoir mettre à mort un personnage, non seulement un gentil, non seulement un bien, non seulement un puissant, mais qui plus est le genre de personnage auquel les lecteurs se sont super attachés. Pas évident. Les lecteurs peuvent se révéler méchants quand on s’en prend à leurs chouchous, et ce choix est super bon. Ca relance le tout et ça fait mal juste là où il faut pour rendre le tout prenant à souhait.
Un petit mot sur le film pour finir, comme toujours décevant. Le nombre d’éléments manquants est toujours trop important. Certes, c’est toujours le même problème : faire tenir en une durée raisonnable tout le contenu du livre très dense. A quand une série TV Harry Potter permettant enfin de rendre hommage à l’univers créé par l’auteure! Je me demande par moments ce qui est compréhensible dans le film sans avoir lu les livres. On doit perdre tellement de choses. Quel dommage! Sinon bon ben il est bien foutu, c’est pas un mauvais film, mais loin de ce que l’on peut faire avec le matériau de base…
Précédemment :
Bizarrement, c’est pas le tome que j’ai préféré. En revanche le fait de fouiller dans le passé de Voldemort pour le comprendre c’est très bon.
Effectivement l’auteure est très forte pour se servir d’éléments distillés discretement avant.
Quelle fin poignante quand même.
Pour le film, il est quand même moyen. Mais ce qui m’a le plus énervé c’est qu’un personnage qui est sensé être super ambigu l’est beaucoup moins dans le film, surtout à la fin quand il croise Harry dans la Tour d’Astronomie. Le livre fait bien plus planer le doute.