Ouch, ce fut très éprouvant mais j’ai tenu le choc…
Avec King Rising (sous-titré Au nom du roi in French), j’ai vachement hésité. Devais-je le mettre dans « Ciné »? Ou créer une nouvelle catégorie, genre « Uwe Boll »? Parce que franchement y’a de quoi se poser des questions. N’est-ce pas une atteinte au cinéma que de le glisser dans cette catégorie? Dur dur… Mais bon, je me suis résolu à ne pas multiplier les catégories et j’ai choisi « ciné ». Tout ça pour dire qu’il ne s’agit pas là d’une oeuvre de haut calibre destinée à ravir les plaisirs cinéphiliques d’esthètes du 7eme art. Déjà c’est réalisé par Uwe Boll. Mais oui, vous savez bien, le monsieur qui a fait le plus d’adaptations ciné de jeux video. L’un des réalisateurs les plus conspués du monde, considéré quasi unaniment comme l’un des plus mauvais, haï par quasi tous les gamers du monde pour avoir saboté tant de franchises de jeux, cible d’une pétition en ligne lui demandant d’arrêter la réalisation (et toute activité reliée de près ou de loin au monde du cinéma par la même occasion). Si, lui-même, ça vous revient maintenant? Déjà là donc, ça sent le bon film à plein nez.
Dès la première scène, on va vite retrouver un Ray Liotta moins crédible que Bush annonçant les stocks d’armes de destruction massive en Irak, campant un méchant ridicule à souhait au plan infaillible super faillible. Puis vient ze héros, Jason Statham, toujours aussi bodybuildé et inexpressif, campant un fier paysan qui n’a qu’une envie : s’occuper de son champ et de sa famille. Et puis parce qu’on a de l’imagination à revendre, ben le fermier il va s’appeler Farmer ; ça le fait! C’est alors que débarquent les gros méchants, les Krugs (les Orcs de service), victimes d’un enchantement à la con qui les affuble du pire maquillage de monstre de l’histoire du cinéma ; terrifiant! Alors ajoutons à tout cela une intrigue à deux centimes de roubles que l’on voit venir à des centaines de kilomètres, dotée de son super mega twist avec une révélation monstrueuse qui chamboule tout. Et puis des supers Elfes (même s’ils ne sont jamais nommés) pour lesquels on a engagés des acrobates de cirque qui font leur numéro et c’est tout. Pis des super guerriers ninjas discrets en noir avec un masque débile que l’on place en première ligne de l’armée. Pis des combats pas crédibles du tout plein de grand n’importe nawak. Pis des acteurs qui ont l’air de se faire chier (John Rhys-Davies, Burt Reynolds, Claire Forlani ou Ron Perlman qui devaient avoir sérieusement faim quand ils ont signé leurs contrats) ou qui jouent tout simplement très mal. Une musique cataclysmique (si si, c’est le cataclysme dans les oreilles). Et tout le toutim des grands nanars.
On notera donc que King Rising, c’est l’adaptation du jeu video Dungeon Siege. J’y ai jamais joué, j’admets, plutôt par manque de temps. Parce que ce Diablo-like ma’ fait pas mal de l’oeil et qu’il a l’air très sympa. heureusement que j’ai cet a-priori sur le jeu et que je connais la réputation de Boll. Parce que si je me fiais au film, j’aurais une folle envie de fuir le jeu et de ne jamais me trouver face à lui. En fait, c’est à se demander comment les créateurs du jeu ont pu repasser la licence à Boll tout en sachant sa capacité à faire de la merde à partir de n’importe quel matérieau, fusse-t-il de qualité. Non, franchement, c’est abusé. Pauvre jeu!
Le pire c’est l’interview de Boll que je lisais récemment. Je cite de mémoire donc c’est probablement pas du 100% précis « J’avais envie de faire un grand film de fantasy dans la lignée du Seigneur des Anneaux. Les droits de WOW n’étaient pas disponibles alors j’ai cherché quelque chose de plus accessible et je suis tombé sur Dungeon Siege et voilà ». Putain, je comprends que Blizzard n’ait pas cédé les droits de WOW à Boll. Mais de là à dire qu’il visait une grande fresque fantasy dans la lignée du Seigneur des Anneaux… nan mais au secours, c’est terrible de voir à quel point il y croit encore, le pauvre.
Bref, c’est du pur nanar, plein d’éléments qui le placent bien haut dans sa catégorie. Un bon gros ratage qui confirme tout le mal que je pensais d’Uwe Boll.