Avec ce quatrième album studio, les (plus si) p’tits jeunes de Luke continuent à envoyer du bois avec tout le talent dont ils savent faire preuve.
Leur troisième album studio, Les Enfants de Saturne, avait confirmé le succès rencontré par « La Tête en arrière » et ses singles imparables (« La Sentinelle » ou « Soledad » par exemple). Entretemps, un album live a permis de transmettre dans le salon des gens l’énergie fabuleuse que ce groupe dégage sur scène. Et maintenant arrive ce « D’autre part » qui permet à Luke de se confirmer comme des grands du rock français.
La recette reste globalement la même. Guitares acérés aux riffs percutants, rythme soutenu, voie enragée et puissante, quelques belles balades, textes engagés, et une ambiance globalement bien rock’n’roll. Souvent comparés à Noir Désir, on peut effectivement faire le lien avec la bande à Cantat des débuts. Même si, au fur et à mesure des albums, Luke affirme sa personnalité et son style. Ils ont bien digéré de nombreuses influences, et les mêle dans leur musique propre. Luke n’est plus juste l’enfant copieur de valeureux ancêtres, mais bien un héritier qui a sur faire sien cet héritage.
L’album s’ouvre sur des nappes de guitares très vites rejointes par une rythmique soutenue pour un « Fini de rire » classique, carré, enjoué, sautillant. « Le robot » vient ensuite, même veine rock. C’est ensuite le tour du tube, 1er single, « Pense à moi », fort, puissant, au rythme binaire soutenu, une grande réussite (avec ses jolies majorettes, voir plus bas). « Monsieur tout le monde » montre l’évolution de Luke, avec cet arrangement nettement moins rock, orienté électro même, avec une ambiance envoûtante. « Les Amants de Valence » ensuite, pour revenir à du rock brut et carré et des sons de guitares plus sales. « Dans l’ombre » constitue l’une de ces ballades dont Luke a le secret et qui démontre tout le talent de songwriting de Thomas, leader du groupe (même si on n’atteint pas la poésie de l’envoûtant « Zoé »). « Manhattan » revient avec une rythmique carrée, avant que l’on en passe à « Faustine » et ses arpèges qui s’enchaînent à un refrain goûtu. Retour au clame avec « La complainte du gardien de prison ». « Le fantôme » pour bien bouger, encore une ballade sur « Si je m’écoutais ».
Sans être une grande révolution dans leur style, cet album de Luke les confirme. Ils affirment leur style, montrent leurs ambiance, entre l’énergie et les ballades. Un talent assuré dans la composition, des arrangements bruts et carrés sans fioritures inutiles et qui vont à l’essentiel des titres. La recette fonctionne à merveille et nous assure là un grand groupe. Avec cette fougue, cette hargne, jusque dans les paroles (« Le robot » et son envie de vivre à fond dans l’anonymat de notre société de « Monsieur tout le monde ») où même l’amour est brûlant comme le feu (« Les amants de Valence »). Le tout soutenu par ce malaise du monde rock, cet aspect coupé de la société et incompris, écorché (« Fini de rire », « Dans l’ombre »). Et des textes plus sociaux, plsu engagés (« La complainte du gardien de prison »).
Bref, Luke c’est bon, mangez-en. Cet album est vraiment très bon. Et si vous avez l’occasion de les voir en live, sautez dessus, ça déchire…