Alors là je viens de me prendre une grande claque dans les dents…
Les films d’animation souffrent encore dans la tête de pas mal de monde du même syndrome déprimant que la BD : « c’est rien que pour les enfants ». Encore une fois, les gens de chez Pixar démontrent avec leur talent que non, c’est pas vrai. Toy Story, c’est un peu le fil rouge de Pixar, puisque le premier opus était leur premier long métrage sur les écrans. Je me souviens encore de quand j’étais allé le voir au ciné avec les potes (époque St-Maurice, ça me rajeunit pas). Et là, paf, 15 ans après, Toy Story 3 débarque sur nos écrans pour nous montrer un très grand moment de cinéma, pour conclure la trilogie en beauté. Et franchement, ce film d’animation est bien plus profond, plus touchant, plus solide, que la grande majorité de la production ciné. Enorme!
Andy a grandi, il va sur ses 17 ans, s’intéresse aux filles, à la musique, au sport, va aller à l’université, a un notebook, bref un vrai ado. Dans un coin, les jouets restants dans le coffre à jouets font un peu la gueule et tentent d’attirer son attention ; pas facile. Le tout en se souvenant du bon vieux temps (avec une séquence d’ouverture d’anthologie). De quoi être déjà un peu ému par le sort de ces bons vieux jouets auxquels on s’était attachés. Les meilleurs sont au rendez-vous, y compris évidemment Woody, Buzz, Zig, Rex, Mr et Mme Patate, Bayonne, même mes chouchous les petits hommes verts (qui vont prendre un rôle déterminant dans cet épisode). Mais Andy doit partir, et ses jouets (accompagnés de la Barbie de sa soeur) se retrouvent donc donnés à la garderie, ceci afin de permettre à de nouveaux enfants de jouer avec eux. Les jouets sont heureux car ils ne seront pas délaissés. Bien accueillis par les jouets locaux et en particulier Lotso le bel ours qui sent la fraise, ils vont s’apercevoir que la belle vie prévue n’est pas réellement au programme…
Le film nous entraîne donc dans une nouvelle aventure palpitante et prenante. Les scènes s’enchaînent et sont toutes un délice. Les nouveaux personnages sont fantastiques, comme Barbie et Ken (magnifiques), Lotso, Rictus, Totoro, etc. Mais aussi les variations sur les anciens (rhaaa, Buzz reseté en espagnol, quel bonheur!). De grands moments donc. Dans lesquels Pixar démontre son talent. Un talent technique absolument exceptionnel avec une animation et une réalisation aux petits oignons soignée comme tout. Mais la technique s’efface et se laisse oublier devant le talent de conteur de cette équipe. L’histoire est là, avec ses scènes d’action et d’émotion. Et c’est sur cette dernière que Pixar fait extrêmement fort. Avec des personnages en images de synthèse, qui plus est même pas humains, ils arrivent à nous tirer des larmes. Eh oui j’en ai versé quelques unes. Ce passage d’Andy à l’âge adulte, avec le ressenti pour les jouets, c’est énorme. Ca me parle, ouais. On est tous passés par là finalement. La dernière demi-heure du film est très poignante. Et c’est là justement la force de Pixar.
Un grand grand bravo donc pour ce petit bijou. J’applaudis des deux mains et je ne peux qu’insister pour que vous alliez toutes et tous le voir, en famille ou pas, comme vous voulez, c’est du pur bonheur.
Un mot sur la 3D puisque je l’ai vu en 3D. Ben c’est pas tellement intéressant. J’ai pas l’impression qu’elle apporte grand chose, si ce n’est une nouvelle arnaque. Jusqu’à maintenant, pour la 3D, on payait 4.- de plus la place et on devait rendre les lunettes. Maintenant on paye 3.- de plus la place et on paye une fois 2.- pour des lunettes que l’on peut garder ; elles sont plus légères, mais font pèlus cheap et ne semblent pas avoir le même genre de capteur que les anciennes. Je ne sais pas trop quoi en penser là…
Et puis le court métrage du début, comme toujours chez Pixar. Moins drôle que d’autres, c’est surtout une prouesse technique où là la 3D est super bien utilisée. Très joli, sympa.