Je vous avais déjà parlé du très bon bouquin de Dennis Lehane. Cette fois, ce sera un petit billet sur le film. Je vais pas revenir sur l’histoire et le sujet que j’ai déjà évoqués dans mon billet précédent. Je vais juste revenir sur le film et ses spécificités.
Alors une chose est certaine : voir le film quand on a lu le bouquin, c’est nettement moins prenant. Comme on connaît le mot de la fin et le twist final, ben c’est certain que l’intrigue et ses fausses pistes en prend un coup. Normal, certes. Mais c’est vrai que du coup j’étais pas fondamentalement super emballé et j’avais de la peine à me plonger dedans. Je cherchais plutôt la petite bête et les éléments annonciateurs du twist final. En me demandant si on le voyait venir ou pas. Difficile de juger en connaissant déjà tout cela.
Reste que le film en soi est très sympa. L’ambiance sombre et glauque est au rendez-vous. La noirceur de l’île, de ce qui s’y déroule, la plongée dans cette noirceur en suivant Teddy Daniels, tout cela est bien là. On replonge dans son passé, entre le fantôme de sa femme et les horreurs à la libération de Dachau (d’ailleurs les images sont vraiment morbides et dures dans ces passages). La réalisation est bien posée, les lumières, teintes, prises de vues, plans sont bien choisis. Les acteurs s’en sortent très bien, DiCaprio nous prouvant qu’il sait autre chose qu’un bos gosse ne servant qu’à faire vendre. Scorsese se sort avec classe d’un défi pas évident à relever. Une bonne partie de la force du livre tenant aux introspections de Daniels et à son évolution, ce n’était pas gagné de retranscrire tout cela en film. Pari réussi à mon sens.
Mais soit vous regardez le film soit vous lisez le livre. Parce que, je le répète, avoir lu le bouquin avant m’a un peu tout cassé le truc et j’avais de la peine à vraiment rentrer dedans. J’aurais sans doute des commentaires plus élogieux si l’intrigue m’avait davantage captivé.