In 1957, the bomb dropped, and the Russians took over what was America.
The last bastion of freedom became a place called Lost Vegas and Elvis was crowned King.
After forty rockin’ years, The King is dead.
Every guitar picking, sword swinging opportunist, including Death himself, hears the call echoing across the wastelands.
Vegas needs a new King.
Comment résister à un film qui commence par ces mots? Cela n’augure que du bonheur. Et quand on sait qu’au programme il y a du rock, du katana, des guitares, du kung-fu, de l’uchronie, du post-apo et des duels de guitare, que demander de plus? Bon, par contre faut être clair tout de suite : Lance Mungia (scenariste et réalisateur) et Jeffrey Falcon (scenariste et acteur principal) se droguent. Et pas au p’tit lait. C’est du lourd ce qu’ils prennent. Ce film est un gros trip complètement halluciné. Il enchaîne délires visuels et sonores avec des situations plus capillotractées les unes que les autres dans une espèce de road-movie barjot gonflé au rock’n’roll et au film de sabre.
Dans ce monde post-apo désertique (le film a été tourné dans la Vallée de la Mort) plein de tribus sauvages et de buicks mad-maxisées, on va donc suivre le voyage de Buddy qui se rend à Vegas comme tous les guitaristes combattants du coin pour devenir le nouveau roi à la place de feu Elvis. Buddy, comme Buddy Holly évidemment dont le look du héros est fortement inspiré. Pour ma part, j’ai d’abord pensé à Rivers Cumomo, question de génération sans doute (mais le premier tube de Weezer s’intitulait Buddy Holly, et le look du chanteur était sans doute un hommage, la boucle est bouclée). Bref, le type se balade avec sa superbe guitare à laquelle est attaché un katana. Il va enchaîner les bastons et les rencontres, dont ce gamin auquel il va s’attacher, lui qui semblait si détaché de tous liens jusque là. Combattant d’autres prétendants au titre de King, des fous furieux qui habitent par là, des types en combinaisons bizarres et des pillards sauvages, il va faire son chemin en direction de Lost Vegas. Son chemin sera rythmé par les annonces radio du DJ de Vegas qui attend désespérément l’arrivée de celui qui sera le nouveau King.
Et puis il y a la Mort, la vraie, celle qui a un look de Slash et qui joue du heavy metal en opposition au rock’n’roll de Buddy. Elle est toujours là, à poursuivre les prétendants au trône, à les éliminer un à un, gardant l’adversaire le plus puissant pour la fin, à savoir Buddy. Cet élément fantastiqu semble complètement acquis et ne surprend personne. La Mort se balade au milieu des gens sans qu’ils ne haussent le sourcil (sauf ses victimes bien entendu). D’ailleurs, on a ce dialogue fabuleux avec Buddy : « -Who are you? – Death -Cool. »
On trouve dans le film toute une série de bastons complètement démentes (le combat contre l’armée russe vaut son pesant de cacahuètes). L’acteur principal est d’ailleurs un artiste martial reconnu dont le nom figure au générique de plus d’une production orientale. Le nombre de morts est d’ailleurs assez conséquent. Et puis il y aces portraits de fous : la famille cannibale, les adorateurs du dieu des éoliennes, etc.) ; tous plus timbrés les uns que les autres.
La cohérence n’est pas le point fort du film et je croit qu’il ne faut pas chercher à tout comprendre. C’est un bon gros trip. Les scènes s’enchaînent sans réel temps mort. On en prend plein la figure. Pis bon, c’est rock’n’roll quoi! Le film entier (ou presque) est soutenu par une bande-son pile dans le ton menée par un groupe russe (les Red Elvies, qui apparaissent d’ailleurs dans le film). Et on noetra aussi qu’il est parsemé de répliques absolument splendides telles que, par exemple :
– If I were you, I’d run. – If you were me, you’d be good looking.
– And get a real guitar!
– If you scratch my guitar, I’ll kill you
Bref, je sais pas comment prendre ce film. L’aspect ode au rock’n’roll est génial. C’est un hommage à une musique et une culture. C’est un trip halluciné. C’est une histoire de fous. C’est… Six-string Samurai…