L’énergique Polly Jean Harvey est une de ces toutes grandes dames du rock. elles nous gratifie de belles mélodies et de sa voix incroyable depuis une vingtaine d’années, et c’est en général un grand bonheur que de découvrir un nouvel album. Elle a su se faire remarquer dès Dry, premier album datant de 1992. Rid of Me, To Bring You My Love, Stories from the City, Stories from the Sea sont tous des albums marquants et de qualité, nous démontrant les diverses facettes d’un talent incroyable. Rappelons encore qu’elle a travaillé avec d’autres grands noms comme Nick Cave, Mark Lanegan, Marianne Faithfull, ou dans les fameuses Desert Sessions de Josh Homme. bref, elle n’a plus rien à prouver. Après quelques albums moins bien accueillis, elle nous revient avec Let England Shake, son 8ème album studio. Enregistrée dans une église de son Dorset natal, cette galette calme un peu certaines ardeurs furieuses que Mme Harvey a pu nous démontrer précédemment. Sans aller jusqu’à dire qu’elle s’assagit vraiment, on peut parler d’un truc moins brut, plus doux. Mais toujours aussi beau et bon pour les oreilles…
L’album débute par le titre éponyme Let england Shake et son rythme folk entraînant sur lequel vient tout de suite se poser l’incroyable voix cristalline de Polly Jean. On retrouve ici tout le talent de songwriting dont elle est capable avec une mélodie entêtant sans devenir pénible, le genre de truc qui vous reste en tête mais avec plaisir. L’intro de The Last Living Rose nous ramène à des tubes de PJ, avec guitare au son saturé et seule la voie mélodieuse dessus ; mais sur l’album, ce son rugueux est assez rare (notons In The Dark Places ou Bitter Branches), laissant en général la place à des guitares acoustiques, folk, claires. The Glorious Land nous livre des parties de cuivres, tranchant ainsi avec l’habituel regroupement guitare/basse/batterie/voix et se permet des rythmes décalés et fort intéressants. On notera encore l’influence de l’enregistrement dans une église (plus sérieusement je ne sais pas de quoi ça vient) avec le chant de On Battleship Hill, étonnant. Au final, 12 titres fort agréables, parfois un peu courts, qui forment un tout prenant et parfaitement orchestré. Le talent de PJ Harvey est toujours là, toujours prêt à nous emmener dans son monde.
Citons la participation de son partenaire de toujours John Parish et de l’ex-Bad Seeds Mick Harvey. Le monde est petit et les grands esprits se rencontrent. Ils apportent leur contribution et leur son à l’album, aidant à former ce tout.