Le moi passé, 41 pays dont la Suisse approuvaient le rapport du Rapporteur Spécial de l’ONU sur la protection de la liberté d’expression sur Internet. Ce document s’opposait entre autres à la coupure d’accès à internet, mais aussi à la censure arbitraire et à la surveillance généralisée. Ces 41 pays ont signé un discours d’approbation avec entre autre l’élément suivant : « En outre, les gouvernements ne devraient pas imposer de norme plus restrictive pour les intermédiaires que dans le cas des médias traditionnels eu égard à la liberté d’expression, ou rendre les intermédiaires responsables du contenu qu’ils transmettent ou diffusent ». Que c’est beau et bien dit. Bien entendu, la France, pays d’Hadopi et Loppsi, ne figure pas au nombre des signataires. Du coup on pouvait se dire que la liberté d’information sur internet avait encore de beaux jours devant elle dans notre chère Hélvétie.
Or que lis-je aujourd’hui dans un article de journal?
Simonetta Sommaruga souhaite durcir la surveillance sur internet. S’il en va selon les souhaits de la ministre de la Justice, la police du net aura les coudées totalement franches. Elle souhaite modifier l’Ordonnance sur la surveillance de la correspondance par poste et télécommunication (OSCPT). A l’avenir, les fournisseurs d’accès à internet et les opérateurs téléphoniques devront non seulement écouter les téléphones, intercepter les mails et vérifier les adresses internet, mais aussi être techniquement capables de suivre en temps réel le trafic d’une personne soupçonnée – qu’il s’agisse de la participation à un chat, d’une recherche Google ou du visionnement d’une vidéo sur Youtube.
Ouch! Comme pour Hadopi, on va donc dorénavant forcer les opérateurs à jouer la police du net. Oui, les opérateurs, les fameux intermédiaires dont on parlait plus haut et qui ne doivent pas devenir responsables des contenus qu’ils font transiter. Ceci ne doit pas arriver. Le hic c’est que cette modification se fait au-travers d’une ordonnance, un truc qui peut donc être changé assez facilement et ne nécessite pas de grands débats parlementaires. Inacceptable!
Bon, voilà pour ce petit billet rapide sur le sujet. Je vais sûrement approfondir la chose, mais c’était le coup de gueule à la lecture de l’article.
photo par Eksyt, sur Flickr, licence Creative Commons
Je ne vois pas trop le rapport entre le titre et l’article… et le contenu. En effet, rien à voir avec une riposte graduée. Je ne dis pas que je suis d’accord avec Simonetta Sommaruga mais c’est plutôt axé sur la surveillance des communication à titre de prévention du terrorisme. Je reste totalement opposé à ça bien sur mais juste rien à voir avec Hadopi…
C’est bien Hadopi qui demande aux FAI de contrôler les contenus et de donner des listes d’utilisateurs et d’adresses IP? C’est bien Hadopi qui instaure une police du web? Dans ce sens oui. On n’a pas encore parlé de riposte graduée en Suisse, mais parti comme ça je la sens venir à plein nez. Hadopi ce n’est cependant pas que la riposte graduée, c’est aussi et d’abord un contrôle du web qui va ensuite vers la riposte graduée.