Après une première saison qui m’avait bien séduit, on a enchaîné avec la saison 2 de Lie to Me, la série du monsieur qui sait en un clignement d’œil si tu mens ou pas. En gros, on prend les mêmes et on recommence en essayant de relancer un peu les situations et de mettre de la nouveauté. Et des nouveautés y’en a des bienvenues et des franchement moins top. On reprend donc Cal Lightman et son équipe là où on les avait laissés. Toujours aussi doués pour lire sur le visage des autres comme dans un livre, ces gens vont se retrouver mêlés à différentes intrigues. La mise en route de leur collaboration avec le FBI sera une bonne raison pour les lancer sur différentes pistes et histoires avec des machins top secrets et tout. On distingue aussi deux syndromes surprenants : celui dit du « Jack Bauer » et celui du « McLane ». Le premier donne à notre personnage principal un statut de super-héros avec des pouvoirs au-delà du commun des mortels qui lui permettent de résoudre tous les problèmes que l’on peut lui soumettre. Le deuxième lui confère une aura de « pas de bol » assez phénoménale attirant sur lui et ses proches une série de problèmes et de dangers. Une fois ces deux éléments posés, on va se dire que les intrigues et scénarios n’ont plus grand chose de crédible, ni dans leurs tenants et aboutissants ni dans leur résolution. C’est du too much à chaque fois. Lightman est capable de tout, ajoutant à sa panoplie d’intellectuel une connaissance des armes à feu, de la baston et du milieu du crime. De plus, certains éléments de scénarios, des personnages par exemple, sont vraiment maladroitement amenés et font l’effet de cheveux sur la soupe ; je pense en particulier à l’arc concernant Clara qui n’apporte juste rien et se révèle plat.
Bref, on se retourne vers les personnages. Eux sont globalement toujours bien réussis. En particulier avec des acteurs qui se débrouillent très bien. Tim Roth est toujours aussi fabuleux dans son rôle d’emmerdeur qui envoie dans le décor les conventions sociales et se révèle parfaitement insupportable. Brendan Hines (Eli Locker) tire lui aussi très bien son épingle du jeu ; ses relations avec Ria, l’évolution parallèle du privé et du professionnel, c’est assez bien mené d’ailleurs. J’ai aussi un faible pour l’interprétation de Hayley McFarland (Emily) : une fois que l’on s’est habitué à ses yeux aussi grands que ceux de personnages de manga, elle s’en tire très très bien et se révèle touchante, une ado très juste avec un personnage attachant. Les épisodes tentent de plonger plus profondément dans l’histoire et le passé des personnages. En particulier Lightman bien sûr, mais d’autres aussi (comme Reynolds) ont droit à leur petit passé sulfureux. Pas toujours convaincantes, ces incursions dans le passé donnent de la profondeur au tout.
La réalisation est toujours aussi bien réussie. Et la bande son toujours de qualité. Quelques ellipses ou explications tordues rendent parfois certains moments un peu cryptiques, mais on finit toujours par retomber sur ses pieds. D’ailleurs parfois trop rapidement, on préfèrerait davantage d’arcs sur la durée, de trucs plus réfléchis et solides, plus conséquents. La série reste un peu légère dans le traitement de ses intrigues alors que l’on pourrait aller assez loin. J’ai aussi l’impression que l’on s’éloigne de problématiques complexes comme dans la 1ere saison.
Au final, bien que la série soit toujours sympathique, elle a perdu de sa superbe avec cette saison. Les producteurs n’ont pas su profiter des possibilités offertes par ce qui était mis en place dans la 1ère saison. On tenait là un concept et des personnages avec un réel potentiel, mais le tout est édulcoré et n’atteint pas le niveau que l’on attendrait. Trop de légèreté dans les intrigues, trop de facilité à les résoudre. Il manque un petit quelque chose qui pourrait la rendre vraiment classe. Dommage, parce que Cal Lightman est un personnage méritant un bel écrin.
D’accord avec toi. La saison 3 est à mon goût vraiment pas terrible. D’ailleurs la série n’a pas été renouvelée.