Eh oui, le printemps approche, mine de rien, avec son cortège de fleurs qui poussent, de températures qui remontent, de journées qui se rallongent, mais aussi les élections cantonales bien entendu. Dans les jours passés, les différents groupes ont organisé leurs assemblées générales afin de déterminer l’ordre de bataille pour le Conseil d’Etat (exécutif cantonal, pour celles et ceux qui n’auraient pas suivi). Petit tour d’horizon des forces en présence…
Commençons par ceux que je connais le mieux, à savoir la gauche. Les Verts représentent bien entendu la toute fraîchement élue Béatrice Métraux. François Marthaler ne se représentant pas, nous n’avons qu’une candidate. Sur le même ticket se trouvent trois PS, les deux sortants Anne-Catherine Lyon et Pierre-Yves Maillard, avec en plus la morgienne Nuria Gorrite. Les résultats des élections fédérales ayant été nettement à l’avantage du PS, le ticket groupé prend un tour très majoritaire pour eux ; je suis presque déçu de ne pas y voir de deuxième vert, mais mieux vaut assurer à 4 que prendre trop de risques à 5. L’alliance est logique, et existe depuis longtemps. Sur de nombreux thèmes, Verts et PS sont d’accord et votent dans le même sens ; nous défendons beaucoup de valeurs communes, comme la responsabilité, la solidarité, ou l’ouverture. Quelques dissensions bien sûr sur les priorités ou les méthodes et quelques points d’accrochage (comme la taxe au sac pour les déchets), sinon il n’y aurait pas deux partis. Mais ces deux partis sont des alliés de longue date qui vont globalement dans la même direction. L’alliance est donc solide.
Un peu plus à gauche, on a justement La Gauche qui présente pas moins de 5 candidats. Question de visibilité pour la liste au Grand Conseil sans doute, étant donné le peu de chances qu’ils ont de passer. Mais bon, ce mouvement étant composé de plusieurs partis et d’indépendants, je pense que c’était leur meilleure solution pour représenter tout le monde. Et puis c’est très bien qu’ils soient là, présents dans les débats. Nombre de leurs positions sont très intéressantes.
Il y a ensuite le groupe dit du centre mais qui part quand même joliment à droite. Sur un ticket unique, on a donc du PDC, du Vert Libéral, de l’UDF et du PBD. PDC et UDF sont un centre-droit mou, certes. Par contre, n’oublions pas que le PBD a été fondé par des exclus de l’UDC et soutient des valeurs très à droite. Quand aux Verts Libéraux, ils se prononcent eux aussi bien à droite ; leur comité voulait même faire liste commune avec le PLR et l’UDC, et c’est la base du parti qui a décidé de rejoindre le ticket dit « du centre » (décision que je ne peux qu’applaudir, même si j’aurais beaucoup de choses à dire sur les Verts Libéraux, une autre fois sans doute). Dans le « centre », mais pas sur le même ticket, on trouve aussi le groupe Vaud Libre qui se veut ni de gauche ni de droite et aux contours parfois très flous (le programme très fortement inspiré des Verts et du PS de son candidat à l’élection complémentaire par exemple).
A droite un ticket PLR et UDC avec les trois ministres sortants du PLR et M. Voiblet de l’UDC. Encore une fois, je ne peux qu’être choqué par cette alliance contre-nature. Comme j’ai l’habitude de le dire, le PLR a des idées avec lesquelles je ne suis pas d’accord, mais au moins avec eux on peut discuter et débattre. L’UDC est quand même un parti provocateur, arrogant et manipulateur aux idées dangereuses et allant à l’encontre des valeurs de notre pays. De plus, leur initiative contre l’immigration massive va à l’encontre des besoins de l’économie. Partout ailleurs en Suisse les apparentements et alliances PLR-UDC disparaissent. Seule la droite vaudoise montre encore son accointance avec ce parti à mon sens dangereux. Mais le PLR a préféré faire passer des calculs électoraux (retrouver la majorité de droite à l’exécutif) devant ses idéaux de défense de l’économie et de la liberté. Je ne suis vraiment pas convaincu que cela soit la bonne tactique. A mon avis, les coups de crayons vont pleuvoir. On sait que nombre de personnes dans l’électorat PLR sont contre cette alliance. On relèvera aussi que le candidat UDC se disait absolument pas intéressé encore quelques heures avant de se mettre en lice, ce qui laisse augurer de sa motivation.
Bref, la campagne promet d’être chaude et tendue. On est à quelques semaines à peine du changement de majorité obtenu en décembre dans l’élection complémentaire, et le paysage politique est fortement marqué par toutes les dernières campagnes. Rappelons aussi que ce 11 mars sera une journée très lourde dans les urnes : premier tour du Conseil d’Etat, élection du Grand Conseil et 5 objets fédéraux sur lesquels voter.
La nouvelle est tombée… Ce seront donc 21 candidats qui feront la course au Conseil d’Etat. On trouve donc ceux cités ci-dessus, à savoir les deux listes de gauche et de droite (ce qui fait 8 candidats), le plus ou moins centre (4), La Gauche (5) et Vaud Libre (Emmanuel Gétaz se représente).
Si on ajoute 2 candidats MCVD (aussi dangereux que l’UDC à mon avis), on arrive à 20.
Le 21ème est Guillaume « Toto » Morand, entrepreneur qui se positionne clairement contre l’UDC et prouve que l’on peut être chef d’entreprise et engagé avec des idées autres que purement business. Il m’avait soutenu lors de ma candidature au National et je ne peux que lui rendre la pareille ici (à ma très modeste échelle), avec sa liste indépendante « Parti de Rien »…