Et voilà, une nouvelle votation se profile à l’horizon, avec des sujets chauds brûlants qui déclenchent des passions incroyables. Comme je l’ai déjà fait précédemment, j’aimerais dire ici ce que je vais voter, mais aussi et surtout expliquer pourquoi j’estime que c’est le meilleur choix ; ceci afin de vous convaincre, voire de vous donner des arguments pour convaincre autour de vous aussi. Parce que oui, il y a des choses vraiment importantes qui se votent là…
Alors avant d’aller plus loin, on va faire simple, c’est 3 fois « OUI ».
Arrêté fédéral sur la politique familiale
Il s’agit par cet objet de tout simplement soutenir les familles. Plusieurs éléments sont au programme. Par exemple ne plus discriminer fiscalement les couples mariés par rapport aux autres. Mais aussi et surtout soutenir financièrement les familles qui ont beaucoup de dépenses pour leurs enfants, promouvoir la création de lieux d’accueil.
On y voit un important développement des garderies et de l’accueil de jour des enfants, un soutien fédéral aux actions cantonales. Le texte veut défendre une meilleure cohabitation de la vie privée et de la vie professionnelle. Ceci passe par de meilleurs possibilités dans la garde de jour des enfants bien entendu.
De fait, il est nécessaire de voter oui afin de permettre aux familles de vivre convenablement. Notre pays ne dispose pas de suffisamment de places d’accueil, ceci doit être soutenu, et il faut diminuer les tarifs en les finançant davantage. Trop de familles ne peuvent joindre les deux bouts pour ces raisons. Un effort important doit être fait. Et l’article prévu permet de laisser une marge aux cantons afin qu’ils s’adaptent à leur propre situation.
Pour soutenir les familles, je vous invite donc à voter oui…
Initiative populaire «contre les rémunérations abusives»
Un très gros sujet que cette initiative Minder. Venue d’un politicien indépendant mais ancré bien à droite, patron de PME, elle vis à encadrer de manière solide les rémunérations exorbitantes et indécentes dans les grandes entreprises cotées en bourse. Elle donnerait ainsi un rôle décisionnel et pas simplement consultatif à l’assemblée des actionnaires dans l’établissement de la direction. Elle permet de limiter les salaires exorbitants, les parachutes dorés et autres primes délirantes que l’on voit passer.
Quand on se trouve dans une société où les employés de base peuvent à peine vivre de leur revenu, et qu’en haut on a des gens touchant des sommes inimaginables qu’ils ne peuvent même pas utiliser décemment, et ce quels que soient les résultats de l’entreprise, il y a quand même un problème. On me rétorquera qu’il s’agit là d’un problème privé interne aux entreprises et qu’il ne revient pas à l’Etat de gérer cela. Faux! Le problème est un problème public. La mauvaise répartition des revenus est une cause d’instabilité sociale, les bas revenus de l’entreprise provoquant des problèmes sociaux (coûts des aides sociales entre autres) qui rendent la question légitimement publique. On est plus loin que le simple cadre de l’entreprise. Il en va de la cohésion sociale.
On nous annonce le départ de tous les grands tops managers? On nous dit qu’aucun bon manager ne voudra plus venir en Suisse? Je n’y crois pas. D’une part un salaire indécent n’est pas la preuve de la qualité des managers, puisque certains ont des salaires stupéfiants avec des entreprises qui se cassent la gueule (peut-être que s’ils avaient laissé une part de ces revenus à l’entreprise, cela irait mieux). D’autre part parce que laisser aller des gens payés de manière mirobolante pour qu’ils alignent les suppressions de postes, je ne suis pas convaincu que cela soit super bon pour l’économie. Et enfin parce que merde, il faut choisir ses priorités, et pour moi c’est l’humain avant tout. Seul le fric les intéresse? Et bien qu’ils aillent pourrir seuls dans leur coin.
Modification de la loi sur l’aménagement du territoire
Et voilà un autre sujet très chaud. Je l’ai déjà abordé sur ce blog mais j’y reviens… On a donc une initiative populaire pour la protection du paysage, dure et carrée, qui met un moratoire de 20 ans au développement de nouvelles zones à bâtir. Le Gouvernement et le Parlement arrivent avec ce contre-projet sous forme de révision de la LAT ; s’il est accepté, les initiants retireront leur texte, sinon ils iront à la votation populaire. Que propose la révision de la LAT? Bloquer les zones à bâtir en fonction des besoins pour les 15 prochaines années. Taxer la plus-value obtenue en passant un terrain en zone à bâtir. Obligation de construire dans un certain délai après le passage en zone à bâtir.
Le but est avant tout d’éviter le terrible mitage du territoire et le grignotage des terrains à bâtir sur les zones agricoles ou naturelles. Dans le lien donné juste au-dessus, je me posais des questions sur ce que voulaient les opposants. Comment peut-on à ce point-là vouloir une Suisse bétonnée de partout? Et là je lis leurs arguments ces temps et je les trouve d’une mauvaise foi incroyable. On nous annonce une explosion des loyers. Bon ben les loyers explosent déjà sans cette révision. Et puis en plus on nous dit que c’est parce que cela va raréfier les terrains à bâtir… raréfier? Ils vont être définis en fonction des besoins pour l’augmentation de la population et pour un marché du logement qui tourne ; ils ne vont pas définis pour être rares. On constate maintenant qu’il y a plein de terrains à bâtir qui ne sont juste pas construits. A quoi servent-ils? peut-on m’expliquer? Il faut rendre leur sens aux zones à bâtir en y construisant réellement. Et ce en fonction des besoins de construction. Il s’agit ici d’une simple logique visant à conserver notre patrimoine, à ne pas construire là où le besoin est moindre, à construire dans les zones urbaines et ainsi laisser plus de verdure là où il y en a, à ne pas toucher plus que de raison aux zones agricoles. Aucun des arguments que j’ai vus ne tient la route ici.
Je ne peux que vous conseiller de voter oui, histoire de penser un peu à l’avenir de notre pays et au développement de celui-ci.