Comme vous l’aurez probablement remarqué si vous fréquentez un peu ce blog, je suis un assez gros consommateur de films et de séries. Et dès lors il n’est guère question de les regarder à la télé. Déjà parce que la qualité elle est bof. Ensuite à cause des horaires, il faut être là au bon moment et accepter les pauses pubs aux moments décidés. Et puis il n’y a pas tellement le choix de regarder la VO. Et puis en plus je suis atteint d’une certaine collectionnite et j’aime bien avoir l’objet DVD/blue-ray à la maison (même si je fais très petit joueur par rapport à certains potes, une bonne partie des gens venant à la maison sont impressionnés par notre collec). Bref, j’entasse les DVD. Mmais finalement, pour pas mal de trucs que je ne regarde qu’une fois en passant, le dématérialisé pourrait faire l’affaire. Alors pour soutenir quand même les créateurs de contenu, je serais prêt à payer pour une offre légale, et du coup je regarde un peu ce qui se fait… Il y a de quoi être très vite refroidi. Pour moi l’offre légale efficace pour laquelle j’accepterais de payer doit avoir un minimum de points inclus…
Qualité des fichiers
Première chose, je dois pouvoir obtenir mon film ou épisode en haute définition, avec son en 5.1 et tout. A l’heure où on peut trouver les médias en super qualité sur blue-ray, pourquoi les versions dématérialisées n’ont-elles pas de base toutes les options à fond? Quitte à proposer des versions plus light des fichiers pour ceux qui n’ont pas une connexion internet au taquet.
Rapidité
Si je vais chercher des fichiers torrent en peer-to-peer, je peux avoir le dernier épisode d’une série à succès en 5 minutes. Pour un gros film en HD qui marche plutôt bien, comptons 1 heure. Après, il y a des fichiers plus obscurs et moins demandés, moins partagés, mais globalement le temps tient toujours la route. Même récupérer une saison entière en HD ne prend pas plus de quelques petites heures. Alors pourquoi avec une offre légale cela prend au moins 10 fois plus de temps? Le jour où ils auront mis en place un système efficace, avec des serveurs qui tiennent la route, ou pourquoi pas imaginer un peer-to-peer entre abonnés de la même offre légale, et bien on aura des vitesses de downloads suffisantes pour que cela soit intéressant.
Chronologie de la mise à disposition
Avec internet et son aspect mondial, je ne veux pas attendre 2 mois pour voir l’épisode d’une série US sorti tout récemment. Sur le peer-to-peer, l’épisode est dispo quasi tout de suite. Une fois sa diffusion initiale faite, il n’y a plus de raison pour ne pas le mettre à disposition ; ce que font certaines offres légales francophones pour certaines séries. Mais encore beaucoup trop peu.
Choix
Je veux pouvoir y trouver ce que j’ai envie de voir. Oui je suis plusieurs séries. Oui je veux voir des films de divers distributeurs, y compris des trucs anciens ou pas très connus et pas seulement de gros blockbusters qui viennent de sortir. Je ne vais pas commencer à prendre dix-huit abonnements.
Langue
Globalement je préfère la VO, surtout quand c’est dans une langue que je comprends un peu (genre anglais). Mais des fois je veux voir le même film pour moi ou avec mon fils, et là la VF s’impose. J’aimerais donc au moins que les fichiers téléchargés aient les langues et les sous-titres du DVD ou du blue-ray.
Interopérabilité
Non je ne veux pas être contraint à regarder mon film ou mon épisode via mon ordinateur avec le lecteur média fourni uniquement par le prestataire auquel je suis abonné. Je veux pouvoir utiliser le logiciel que je veux sur mon ordi. mais mieux, je veux pouvoir utiliser mon media-center, ou ma console, ou même un disque en USB directement sur ma TV. En gros il faut donc des fichiers de format standard lisibles par à peu près tout. Mais aussi je veux pouvoir le lire sur l’un ET sur l’autre ; donc pas de DRM me restreignant à ne pouvoir le lire que sur l’un des supports pis terminé ensuite.
Bon ben voilà, on n’y est pas encore. Et les témoignages pleuvent sans cesse comme avec ce site, J’voulais pas pirater, très sympa à regarder un peu pour comprendre le gouffre creusé entre les distributeurs et les spectateurs. N’oublions pas que les « pirates » sont généralement parmi ceux qui dépensent aussi le plus en offre légale. Et surtout pensons à tous ces braves gens ne piratant pas à la base, mais confrontés à de magnifiques aberrations des distributeurs qui vont les guider vers des voies plus faciles. Il y a encore du chemin à parcourir pour trouver une solution qui convienne aussi bien aux créateurs de contenus qu’aux consommateurs.
Crédit photo : Zilhões de downloads simultâneos…, par nighto, sur Flickr, CC