J’en avais pas mal entendu parler, puis plus rien, mais on m’en a reparlé avec la sortie du très bon jeu de plateau Room 25, alors je m’y suis mis et j’ai regardé Cube. Et quitte à faire j’ai enchaîné avec Hypercube et Cube 0 pour me faire la totale.
Dans Cube, des personnes se réveillent dans une salle cubique, avec un sas au centre de chaque face ; et chaque sas donne sur un autre cube. Ils s’aperçoivent très vite que certains cubes sont piégés, parfois de manière très sadique, et violente. Il leur faudra donc collaborer pour s’en sortir. Et trouver des astuces pour déterminer les lieux piéger afin de ne pas y laisser leur peau. Oui mais voilà, leur passé ressurgit, et il s’avère que chacun a des cadavres dans son placard, du coup la suspicion va prendre une place de plus en plus importante. La paranoïa va grandir. Et si certains membres de ce groupe faisaient tout pour que les autres ne s’en sortent pas.
Attention, on n’est pas dans le blockbuster à grand spectacle et au scénario facile avec un happy end tranquille. Ici on est dans le film à petit budget, réalisé avec des bouts de ficelle, dans des décors minimalistes avec des acteurs peu connus et peu nombreux. le scénariste et réalisateur Vincenzo Natali n’a pas non plus une carrière kilométrique. Un décor unique (en fait un seul cube avec juste des couleurs changeantes) et poussant à la claustrophobie. Six personnages (et un septième que l’on ne verra pas longtemps). Et c’est tout. Par contre un scénario bien tendu et une écriture de qualité, le tout basé sur une idée assez géniale et franchement méchante, voilà ce qui fait tout le sel de ce film. Alors on aime ou on n’aime pas, et pour ma part j’ai assez bien trippé je dois dire. C’est prenant à souhait et la paranoïa ambiante devient palpable. Les six personnages, si différents, subissent une promiscuité propice à tous les excès. On est typiquement dans le huis-clos où l’on ressort avec plaisir le fameux « l’Enfer, c’est les autres ». OK, ici l’environnement est franchement infernal et pousse les personnages dans leurs derniers retranchements.
Le film est dur, violent, parfois gore. Il ne fait pas dans le détail, et ne s’adresse pas à tous les publics. L’absence d’une fin claire et d’une explication précise ne satisfera pas non plus tout le monde. Mais je ne peux que vous le conseiller, il rend une ambiance vraiment très forte.
Passons à la suite, Hypercube, tentative de reprendre les ficelles qui ont fait le succès du premier opus sans vraiment y réussir. On retrouve donc un groupe de gens ne se connaissant pas et prisonniers de salles cubiques connectées ensemble, dont un bon nombre sont piégées. les secrets de chacun vont rendre l’atmosphère tendue et paranoïaque alors qu’il doivent coopérer s’ils veulent s’en sortir. Des décors plus complexes avec des cubes plus flashy et lumineux, très high tech. Plus de personnages, avec visiblement des passés liés quelque part. Mais surtout un côté un peu délirant et mystique. Et puis cet aspect assez peu cartésien. Le cube remplacé par un hypercube. Les salles manipulant l’espace, le temps et la matière. je suis beaucoup moins rentré dedans et du coup l’ambiance n’a pas pris. La tentative d’explication sur ce qu’est ce lieu et à qui il appartient reste floue et peu probante. Bref, un peu décevant.
Le troisième opus, Cube 0, se veut une préquelle et relève le niveau après un épisode 2 décevant. ici on part d’un autre principe puisque l’on va avoir notre lot de scènes extérieures au cube. Dès l’introduction, on suit des employés qui surveillent les occupants du cube et qui agissent sur eux. On se retrouve donc devant une sorte d’expérience de laboratoire cruelle et sadique. L’un des employés accepte sa mission sans se poser de questions mais l’autre va bien évidemment avoir des doutes de plus en plus forts, soulever un lièvre, et tenter d’en découvrir davantage. Ce qu’il va trouver sera encore plus terrible que ce qu’il pouvait attendre et la fin fait un lien direct avec le premier film. L’origine du cube, son rôle, tout cela est expliqué. L’ambiance est très bien rendue, que ce soit à l’intérieur ou l’extérieur du cube. Les décors du bureau des observateurs par exemple sont une franche réussite.
Je suis très content d’avoir enfin vu ces films, en particulier le premier et le troisième. Et je ne peux que vous les conseiller pour peu que ce genre d’ambiance et de style vous parle. Si vous êtes plutôt fleur bleue ou avide d’explications claires, passez votre chemin. Ces films recèlent leur dose de mystère et vous laisseront avec des questions sans réponses ; de plus, ils sont durs, violents, parfois gores.
Une réflexion sur « la trilogie Cube »