Ce week-end on est allés voir la deuxième partie du Hobbit ; 10 jours après la sortie ciné, pour les geeks ultimes ça fait beaucoup. Mais bon pas grave. Et franchement j’ai passé un bon moment. Là je sens que je vais me faire haïr et maudire sur une centaine de générations au moins par toute une vague de tolkiennistes fanatiques. Mais oui ce film est bien sympa. Et c’est une adaptation, personne n’a jamais prétendu que Jackson voulait reproduire à l’identique le contenu du bouquin, chose d’ailleurs impossible puisque l’on est dans un tout autre média qui n’a pas les mêmes modes d’expression. On reste dans le même trip que le premier film, avec un réalisateur fanboy de Tolkien qui en rajoute des tonnes, et presque toujours en version hommage à Tolkien. Au final, les changements apportés sont cohérents avec l’univers de Tolkien. Ce n’est pas du n’importe quoi.
On ressort de la salle après en avoir pris plein la gueule. La 3D avec la HD en 48 images par secondes, ça envoie du bois avec des images d’une clarté hallucinante. Pour un film à grand spectacle avec des scènes d’action épiques, le résultat est assez fou. Et encore, on n’a pas poussé au Imax pour le voir. Alors oui y’a des scènes de fous, et en particulier la rencontre et la confrontation avec Smaug. Ce dragon est une réussite époustouflante. Mais il y a aussi la scène des araignées, les visuels de Lacville, Gandalf à Dol Guldur, les décors, l’interprétation de Bilbo, de Gandalf et de Thorin. De nombreux grands moments. La profondeur donnée à l’anneau, un truc qu’on ne trouve pas dans le livre bien évidemment, avec ce côté « passage dans le monde du mal ». Franchement ça claque.
Et aux intégristes qui hurlent au scandale parce que l’on a touché à « L’Oeuvre », je répondrai via un lien, celui d’un billet d’Alias que j’approuve complètement.
Alors oui y’a du too much, y’a des trucs un peu lourds par moments. Genre les Elfes complètement cheatés et sur-bourrins dans la fameuse scène des tonneaux (visuellement grandiose même si pas crédible pour un sou) ou la baston à Lacville ; Jackson est sûrement fan du jeu de rôle Warhammer et de ses Elfes là aussi complètement cheatés ; je ne sais plus où je lisais récemment qu’avec une armée d’Elfes comme ça, la Terre du Milieu n’a aucun souci à se faire face à des milliards d’Orcs, quand on voit ce que Legolas et Tauriel font dans ce film. Mais bon, le résultat ce sont des scènes d’action monumentales qui déchirent. En plus, l’ajout de Tauriel nous permet de voir Evangeline Lily, alors ne boudons pas notre plaisir. Oui on pourra reprocher au film d’être longuet, mais la volonté de passer à trois longs films pour un seul livre de cette taille passe par là. En tout cas Jackson continue à développer sa vision de la Terre du Milieu, celle d’un fan qui connaît Tolkien et veut lui rendre hommage, que ça plaise ou non aux intégristes, tout en faisant rayonner la fantasy bien au-delà des cercles de geeks barbus qui sentent sous les bras.
Je reste par contre un peu sur ma faim quand au rendu en si haute résolution et en 48 images par secondes. Dans les premières images, j’ai été soufflé par la clarté, la netteté, la précision, les détails qui ressortent. Certes on perd un charme de bruit de l’époque argentique, enterrée là (sauf pour certains puristes, comme le craquement des disques vinyles). Par contre trop de précision tue un peu le truc aussi. Quand on distingue les lentilles de contact colorées des acteurs par exemple, ouais ça casse un peu l’ambiance. Et puis avec le 48 images par secondes on a parfois une impression de mouvements saccadés, trop rapides, à la limite par moments du Benny Hill. Alors il y a des passages où ça va très bien, en particulier les scènes rapides d’action. mais quand on est sur des scènes plus lentes, plus calmes, l’impression est vraiment étrange, limite dérangeante. C’est un peu dommage au final.
Alors voilà, j’avoue avoir passé un très très bon moment (même si j’ai du engueuler un troupeau de poules de basse-cour incapables de ne pas glousser pendant la séance, ce sont les aléas du cinéma). J’en ai pris plein les yeux et les oreilles. Et c’est ça que j’attendais. Du grand spectacle. Du vrai divertissement. Merci Peter Jackson.