Je sais pas si c’est moi ou le bouquin mais j’avoue avoir été bien déçu par ce troisième tome des aventures de Locke Lamora. Le premier tome m’avait réellement enthousiasmé et le deuxième était bien prenant. Est-ce que j’ai changé et mes attentes avec? Ou bien est-ce que Lynch n’est plus à la hauteur? je ne saurais le dire, mais franchement c’était un peu la douche froide.
On retrouve notre duo avec un Locke empoisonnée en train de mourir, suite au final du précédent tome. Il va déjà falloir une trop longue introduction pour que nos héros s’en remettent et soient embarqués dans une intrigue surprenante : faire en sorte que l’un des deux partis politiques de la ville des mages l’emporte. On peut imaginer à ce stade que magouilles et mensonges vont fleurir pour faire monter leurs poulains. Surtout quand on découvre que la personne engagée pour soutenir l’autre côté n’est autre que le grand amour de Locke, Sabetha. Et de là en fait on va beaucoup plus rester sur la relation Locke-Sabetha (avec Jean en teneur de chandelle) que sur la vraie intrigue. Celle-ci sera vite fadasse et reléguée au second plan sans réel grand plan, sans moment épique comme on avait pris l’habitude d’en voir. D’autant que le bouquin va alterner cette intrigue avec une autre de l’adolescence de nos protagonistes. Le lien entre les deux? Et bien c’est le moment où Locke et Sabetha ont laissé ressortir l’amour qu’ils avaient l’un pour l’autre dans leur jeunesse, et les voilà qui se retrouvent. Il n’y a aucun autre lien de quelque type que ce soit à chercher entre les deux intrigues. ce qui fait que chacune est traitée de manière trop courte et pas assez intéressante.
Si l’on rajoute à cela le fait que Locke se voit affublé d’un « Grand Secret » et d’une « Prophétie », du genre trademark de la fantasy classique, et bien c’est vraiment dommage. Parce que finalement un de mes trucs préférés c’était justement que l’on avait affaire à des gars standards, pour une fois justement pas destinés à vivre de grands événements ou à sauver/détruire le monde. Et ça c’était un élément très bien dans les premiers bouquins. Et puis que l’auteur apprécie le théâtre au point de faire d’une pièce le centre d’une des intrigues, OK ; mais quand le texte de la pièce prend autant de place sans faire avancer le schmilblick, c’est un peu une mauvais idée.
Alors oui, Lynch a été victime d’une solide dépression pendant l’écriture du bouquin (qui a d’ailleurs été retardé à moults reprises). Alors est-ce là l’explication de ce coup de mou? Je ne saurais le dire, mais en tout cas je reste déçu. Bon, OK, j’avais vraiment de grandes attentes pour ce bouquin, donc je risquais fortement d’être déçu. Mais je trouve que Lynch a trop fait dévier la ligne de sa série là. Je ne retrouve plus ce qui m’avait porté avant, je n’ai pas senti le souffle aventureux des grands plans à la Lamora. Je n’ai pas eu de scène que je vivais réellement à fond. Je reste sur ma faim. Sur une très grosse faim même.