La saison 1 de House of Cards m’avait beaucoup plu et j’ai donc enchaîné de suite avec la saison 2. Bien entendu, avec l’ascension du protagoniste principal (difficile de parler de « héros ») Frank Underwood, les intrigues prennent une ampleur encore plus importante. Le premier épisode de la saison donne d’ailleurs directement le ton avec une scène particulièrement dure et limite « What the fuck? » quand même ; pour tout dire, je pensais qu’on était dans l’imagination de l’un des deux protagonistes qui allait se réveiller et retourner à la réalité. Mais non cette scène d’une violence inouïe dénote une évolution du personnage Underwood ; on le savait déjà capable d’aller très loin, il franchit une étape de plus qui le montre réellement prêt à tout. Du coup toute la saison prend de l’envergure et les coups tirés sont certes toujours plus verbaux ou médiatiques que sortis d’armes à feu, mais cela devient une véritable guerre ouverte et non plus froide et larvée comme avant. Et ça va presque trop loin. On assiste à un jeu de ping-pong entre des puissants réputés intouchables qui mettent en jeu toutes les ressources à disposition pour ne pas se laisser faire. Et ça va très loin. Cynisme, cruauté, absence totale de scrupules, manipulation, mensonges, humiliation, tout y passe.
La réalisation est toujours magnifique, le jeu des acteurs et toujours de grande qualité, la musique, la photographie, tout est de très très haute qualité. On a toujours de très savoureux moments, en particulier ces monologues de Frank Underwood face caméra qui nous explique ce qu’il fait. Comme si on pouvait justifier de telles actions. Mais là où la première saison démontrait une tension larvée et contenue dans les couloirs des institutions, on franchit ici une étape qui va peut-être parfois trop loin. Cette espèce de course à l’armement pour frapper toujours plus fort que le coup précédent de l’adversaire va trop loin. La série reste très bonne et on s’y accroche avec plaisir, mais la nouvelle dimension lui retire un côté potentiellement crédible pour verser dans le « too much ».