Alors que je me faisais gentiment à l’idée d’attendre de le voir sur ma télé, l’occasion s’est présentée d’aller voir ce Mad Max nouveau au cinéma, et j’ai sauté dessus… sans regret. Du grand spectacle comme ça, mieux vaut le prendre dans la gueule en grand format. Miam. Le genre de très grosse baffe dont on en redemande. Le papy Miller a donc repris les commandes sur son univers post-apo déjanté et fou furieux pour nous tourner un autre film sur Max. Et c’est bon. Un peu comme s’il nous disait « bon ben voilà, maintenant que j’ai les moyens techniques et financiers pour, je vous balance ce que j’aurais aimé balancer il y a 30 ans ».
Mad Max Fury Road c’est l’histoire de Max, l’ancien flic qui n’a pas pu empêcher la mort de sa famille et qui déprime tout seul dans un monde post-apo transformé en immense désert au sein duquel évoluent des bandes de pillards cherchant à survivre. Et rencontrer ces pillards quand on n’en est pas un, ce n’est pas une bonne idée. Capturé, Max va se trouver contraint et forcé de suivre la troupe de fous furieux lorsque celle-ci se lance à la poursuite d’un camion dans le désert. Camion conduit par une femme ayant trahi la bande. Avec le soutien d’autres tribus alliées, ils vont engager une folle course-poursuite au cours de laquelle Max va s’évader et prêter main forte aux fuyards. Et c’est à peu près tout. Oui le pitch n’est pas très épais. Mais bon comme souvent dans les films d’action, ce n’est pas la profondeur du scénario qui fait la qualité du métrage, bien plutôt sont traitement. Et là c’est une réussite. On ne va pas voir ce film en recherchant le drame complexe aux motivations tordues ; on va voir ce film pour y voir de l’action, du chrome, de la rouille et du sable. Et le contrat est rempli à 200%.
Ce Mad Max c’est avant tout des images. Une réussite exceptionnelle de cadrages, de photographie et de scènes aux petits oignons cadrées et présentées à chaque fois avec une classe incroyable. De vrai grand spectacle. Au sein des immenses paysages désertiques, les véhicules et personnages au design tous plus barrés les uns que les autres se mêlent dans une danse mortelle faite d’explosions et de fureur. Car oui le design est super important. les véhicules ultra-modifiés de manière délirante sont la norme. les personnages hauts en couleur donnent un cadre complètement hallucinant au truc. Et dans cet environnement, Miller nous pose des scènes d’action d’anthologie parfaitement maîtrisées, avec un crescendo incroyable. On ne s’arrête que ce qu’il faut pour reprendre sa respiration avant de plonger à nouveau dans un passage encore plus barré que le précédent. Et le pire c’est que là au milieu on sent le monde travaillé, l’univers fouillé, le background construit. C’est fou de se dire qu’on sent le travail pour rendre le monde vivant et crédible alors que finalement le film porte sur une simple course-poursuite qui prend l’immense majorité de ses 120 minutes. C’est énorme. Et puis la musique se charge d’en rajouter une couche, puisque l’on a même une justification scénaristique à sa présence (à noter Junkie XL au programme quand même).
Avec des acteurs en forme, qui tiennent des rôles bien écrits, on a un film qui réussit à vraiment marquer. Certes, dans le rôle titre, Tom Hardy s’en sort en taciturne colérique et sobre. Mais c’est surtout Charlize Theron qui impressionne et qui se retrouve dominant tout le métrage par sa prestance incroyable. Nicholas Hoult est aussi fabuleux. Et à leurs côtés on a une brochette de rôles tellement barrés que leurs interprètes devaient vraiment être habités pour les tenir.
Bon c’est sûr, Mad Max Fury Road n’est pas un monument non plus, il a ses défauts, à commencer par son scénario un peu faible. Mais comme ce n’est pas ce que l’on attend de lui, on lui pardonne. Par contre effectivement sur les autres points c’est assez une tuerie. Beau, bien foutu, bourré d’action et de scènes hallucinantes, bref un grand moment de cinéma d’action comme on aimerait en voir plus souvent.
Une réflexion sur « Mad Max – Fury Road »