Il n’y a pas à dire : ce film horrifique à sketchs porte bien son nom. Il véhicule en effet une ambiance réellement bizarre, glauque, malsaine. Les différents segments sont assez intéressants, jonglant aux limites de la folie et du surnaturel, tandis que le fil rouge nous met face à un théâtre réellement dérangeant pour un final assez sordide. Tout commence donc par une jeune femme qui se rend dans un étrange théâtre assez vide et y assiste à des histoires contées par un automate à taille humaine. Au fur et à mesure des sketchs, la situation va évoluer, doucement, jouant sur des changements d’apparence, de subtiles modifications. Au niveau des sketchs, bien qu’ils ne soient pas tous de même qualité, on a toujours quelque chose d’intéressant…
The Mother of Toads, on suit des touristes américains dans le sud de la France. Une rencontre sur un marché, un vieux livre occulte, une envie d’en savoir plus, une obsession malsaine. Bien que l’on sente venir le final sans grande surprise, ce segment parvient à garder en haleine par une ambiance glauque et sombre.
I Love You est un excellent segment, avec une histoire d’amour partie en sucette, avec un homme qui se réveille avec du sang sur lui et se rappelant de son épouse. Le tout est super tendu, avec une réelle plongée dans la folie.
Wet Dreams (de et avec le fameux Tom Savini) qui nous emmène dans un enchaînement de rêves/cauchemars et de folie, entre surnaturel et manipulation. Un homme qui se réveille en sursaut quand il a un rêve torride avec une femme dotée de pinces géantes entre les cuisses, c’est assez tordu…
The Accident m’a semblé un peu léger par rapport au reste, peut-être moins dans le ton, bien que l’émotion y soit assez forte.
Vision Stains est superbe. Une jeune femme qui tue des gens dans la rue et s’injecte leur liquide oculaire au moment du décès, comme une drogue. Sombre, dur, un très bon moment.
Sweets enfin est assez étrange avec cet excès de sucreries diverses, cette dérive complète. Et à nouveau une rupture.
Au final, le film est réellement dérangeant. Tous les sketchs ne se valent pas, mais le tout distille une atmosphère vraiment dérangeante, et en ce sens le but est atteint. On dénote cependant de gros changements de ton, comme si les différents réalisateurs avaient vraiment beaucoup de marge de manœuvre. Trop, peut-être ; ce qui empêche un certain liant à l’anthologie. Mais rien que pour I Love You et Vision Satins, ce Theatre Bizarre vaut la peine. et aussi pour le fil conducteur, Theatre Guignol.