Comme beaucoup de monde, je connaissais surtout Alexandre Astier pour Kaamelot. Mais le monsieur a de nombreuses cordes à son arc. En plus d’un sens de l’humour très développé et d’un amour des beaux mots et des tournures bien faites, il est musicien de talent et mélomane averti, curieux et un homme de spectacle au sens large. J’ai retrouvé tous ces éléments dans ses deux spectacles solos que j’ai pu voir ces derniers temps…
Dans Que Ma Joie Demeure, il se glisse dans la peau de Bach, et transforme sa scène en école de musique à laquelle il convie le public pour une journée portes ouvertes. On lui a demandé de présenter quelques fondamentaux de musique à ces gens qui n’y connaissent rien et Astier va ainsi démontrer sa maîtrise musicale en alternant théorie et jeu au clavecin, le tout agrémenté de points d’humour particulièrement bien senties, et souvent grinçantes. Ces moments vont alterner avec des passages plus calmes, plus réservés, moins portés sur l’humour, et constituant des flashbacks sur la vie pas toujours rose de Bach. Le spectacle est un véritable hymne au compositeur qu’Astier semble vraiment aduler.
L’Exoconférence se propose de reprendre les bases de diverses théories scientifiques sur l’univers, sa formation, son fonctionnement, pour en arriver à la question de la vie extra-terrestre. En se basant sur des faits avérés, des événements historiques, des théories plus ou moins fumeuses et des canulars complets, Astier va porter le sujet tout au long du spectacle en y mêlant son humour toujours cinglant.
Ces deux spectacles, bien que très différents, reposent sur un même principe, à savoir de ne pas juste être de « simples » stand up humoristiques. Ils se basent sur des éléments solides (la musique et la science) et forment aussi une espèce de « formation » pour le public. Franchement, j’en suis sorti en ayant appris de belles choses sur la théorie musicale, sur Bach, sur les théories astronomiques diverses, etc. Et le tout dans une ambiance décontractée. Certes Astier ne se prend pas pour la queue de la poire et on peut avoir l’impression qu’il a joliment le melon (oui, deux fruits différents dans la même phrase, plus que trois et la journée sera OK). Certes on pourra lui reprocher son côté parfois moralisateur ou élitiste, mais Astier ne s’est jamais caché de cracher sur ce qu’il ne considère pas assez bon (sa prestation face aux participants d’une téléréalité reste dans les mémoires). Du coup, on aime, on n’aime pas. Moi ça me plaît…