Trois jeux au menu du billet du jour, trois petits jeux dans de petites boîtes, que l’on retrouve dans la gamme Mini Games de Iello. Ce sont des jeux qui prennent peu de place et peu chers, aux règles simples et vite expliquées, et qui se jouent assez vite.
Welcome to the Dungeon
Le premier dont je veux vous parler est mon préféré. Dans sa VO japonaise, ce jeu de Masato Uesugi s’appelle Dungeon of Mandom, ce qui rend assez bien l’ambiance. Ici on a une VF qui, en plus d’illustrations complètement refaites, dispose de quelques petits plus par rapport à l’originale, à savoir des aventuriers différents pour apporter un peu de variété. Ben ouais parce que dès qu’il y a un donjon, il y a des aventuriers courageux (oui, on ne s’intéresse pas ici aux autres types de donjons spécifiquement adultes). Et des monstres aussi.
On va donc avoir dans ce jeu une série de tuiles indiquant l’équipement dont dispose notre courageux aventurier en début de partie. À côté, une pile de cartes « monstres » ; chaque monstre a une certaine puissance. À son tour, un joueur va tirer une carte monstre ou passer. S’il passe, il ne jouera plus de la manche. S’il tire une carte, il devra choisir une des deux actions suivantes :
- Ajouter la carte face cachée à la pile de cartes constituant le donjon. ce faisant, il va donc rajouter un monstre que notre aventurier devra affronter et donc rendre le donjon plus difficile.
- Défausser la carte du monstre en question. Ouf, celui-ci ne sera pas dans le donjon. Oui mais voilà, s’il choisit cette option, le joueur devra retirer une pièce d’équipement de son choix du courageux aventurier, l’affaiblissant (certains équipements donnent des points de vie, d’autres permettent de vaincre des monstres spécifiques, ou donnent une capacité spéciale). On retrouve ici le sel du titre en VO avec un « ouais j’peux l’faire même sans bouclier et sans épée ».
Si tout le monde passe sauf un joueur, ce dernier se voit contraint de rentrer dans le donjon. Ben ouais tous les autres se sont faits la malle, il va donc falloir que quelqu’un aille tabasser du monstre et ramasser des trésors. On va donc révéler dans l’ordre une par une les cartes monstres qui ont été ajoutées au donjon. Si le personnage dispose d’un objet permettant de vaincre le monstre, tant mieux ; sinon on retire des points de vie selon la puissance du monstre. Si on arrive à 0 points de vie, le joueur retourne la petite carte devant lui sur sa face rouge indiquant qu’il a été blessé une fois ; s’il lui arrive la même mésaventure une seconde fois dans une autre manche, il sera éliminé. Si par contre l’aventurier survit aux monstres, il peut s’emparer du trésor et de la renommée qui va avec, il reçoit une carte victoire. S’il ne reste qu’un joueur à ne pas être éliminé, il gagne ; si un joueur sort deux fois victorieux du donjon, il remporte la partie aussi.
Très simple, rapide, les manches sont très courtes. Et une partie se termine assez rapidement. Mais le jeu est tout le temps super tendu. On est sans cesse dans le bluff, dans le guess/double-guess. Il a ajouté un monstre au donjon, mais c’est un monstre léger parce qu’il compte aller dans le donjon? Ou bien c’est un gros bourrin et il passera à son prochain tour pour nous mettre dans la merde? Mais alors du coup est-ce que je dois passer avant lui pour le forcer à y aller ou pas? Et s’il a enlevé cette pièce d’équipement c’est parce qu’il sait que le monstre associé est défaussé ou dans le donjon? L’ambiance des parties est vraiment géniale et on se regarde d’un air des plus soupçonneux. J’aime vraiment beaucoup.
Jouable de 2 à 4, il est plus fun à 4 ; à 4 il est d’autant plus tendu de savoir si c’est le bon moment ou pas de passer car il y a potentiellement 3 monstres qui peuvent s’ajouter au donjon avant que ce soit mon tour de jouer à nouveau. Par contre il est indiqué dès 8 ans et ça se tient. L’aspect de bluff fondamental pour le jeu est très difficile à cerner pour les plus jeunes ; et encore à 8 ans ça ne marche pas toujours car il n’est pas évident de faire la part des choses entre rendre le donjon plus difficile ou affaiblir l’aventurier, et de savoir quel est le moment pour passer et se retirer.
A noter que l’éditeur surfe sur le succès du jeu avec un Welcome Back to the Dungeon que l’on doit à l’auteur original en collaboration avec Antoine Bauza, et qui comprend de nouveaux aventuriers et de nouveaux monstres.
Tout là-haut
On est ici dans un jeu plus simple, plus accessible aux petits (même s’il est aussi indiqué dès 8 ans, ma fille de 6 ans a très bien assimilé le truc), avec un thème qui leur parlera facilement car il s’agit de construire une cabane dans un arbre. Et à la fin il s’agira d’avoir la plus belle des cabanes qui déchire sa race et en impose aux autres. Le jeu se compose de cartes représentant un bout du tronc de l’arbre avec deux étages de cabane sur chaque carte. Ces étages sont de différentes couleurs (représentant un thème, genre les aventuriers, les amis des écureuils ou encore les aquariums) et de différents niveaux (représentant la qualité de l’étage). On notera que les illustrations sont magnifiques et mettent bien dans l’ambiance, remplies de petits détails très sympas.
Le premier joueur va commencer par se constituer une main de cartes avec un nombre de cartes égal au nombre de joueurs puis il commence un tour normal. A son tour, un joueur va commencer par piocher une carte. Il va ensuite poser une des cartes de sa main sur sa cabane, au-dessus des étages précédemment posés (on ne retouche pas sa cabane pour changer l’ordre des cartes). Mais pour poser une carte, il faut que l’étage du bas de la nouvelle soit de même couleur ou de même niveau que l’étage du haut de la précédente. S’il ne peut pas, le joueur va poser une carte de son choix à l’envers, avec deux étages gris de bas niveau qui lui permettront de poser n’importe quelle carte au tour suivant (mais qui rapportent peu de points). Après cela, le joueur passe la main de cartes à son voisin qui va à son tour jouer en commençant par piocher.
Le nombre de tours dépend du nombre de joueurs. Et chacun aura donc le même nombre d’étages à sa cabane. La partie s’achève alors. On additionne les points affichés par les niveaux des différents étages. Le joueur qui a la plus grande suite ininterrompue d’étages de la même couleur reçoit un bonus égal à ce nombre d’étages. Dès que l’on maîtrise le jeu, on peut ajouter les cartes d’objectifs spéciaux qui donnent des points supplémentaires selon différentes combinaisons ou possibilités. On se prendra aussi vite à regarder le jeu du joueur suivant pour voir de quoi il a besoin pour tenter de le coincer en maximisant notre propre nombre de points.
Ce jeu n’a rien de bien original, mais il a une ambiance très sympa et on y prend vite goût pour une ou deux petites parties rapides. Il est aussi très adapté pour les petits et/ou pour les débutants.
Wa Chat Bi
Et on termine ce billet avec le jeu qui me plaît le moins parmi ces trois. Disons que j’ai été séduit par les illustrations et le thème : des chats qui doivent manger un max de sushis (ou autres plats asiatiques) tout en évitant l’indigestion mais en essayant de pousser les autres à l’indigestion. Avec le bas prix de cette gamme, j’ai craqué.
On part donc avec une main de cartes. On lance un plat en posant une carte sur la table ; les cartes sont des valeurs différentes indiquant des mets différents. Le joueur suivant va effectuer l’une des actions suivantes :
- poser une autre carte de même valeur.
- poser deux cartes d’une autre valeur, mais identiques. La première est défaussée avec le tas créé jusque là, la seconde démarre un nouveau plat.
- jouer une carte action, avec un effet spécial qui va influencer le jeu.
- manger. En ce cas, il va additionner les valeurs des cartes jouées sur le plat et en tirer autant que ce total de la pioche ; oui, ça peut faire vraiment beaucoup. Si parmi ces cartes se trouve une carte indigestion, il reçoit un jeton « indigestion » et la manche s’arrête (le joueur avec l’indigestion choisit s’il ajoute une carte « indigestion » au paquet pour la suite ou pas, en sachant qu’il n’y en a qu’une à la première manche).
C’est du stop ou encore, clairement. Est-ce que je m’arrête d’ajouter des cartes et que je mange tant que la valeur est intéressante, avec de faibles probabilités pour que je me prenne une indigestion? Est-ce que je rajoute une carte en espérant que l’un des autres joueurs n’aura rien à jouer et sera obligé de manger un tas de cartes conséquent et qu’il se prenne l’indigestion. Mais au-delà des illustrations et du thème, le jeu n’est pas réellement folichon. Un peu déçu je suis.