Après la maison hantée et l’asile, American Horror Story s’attaque cette fois aux sorcières. On y suit Zoe, qui se découvre bien malgré elle dotée d’un pouvoir mystique et qui du coup emménage dans un coven, une demeure de sorcières, à La Nouvelle-Orléans. Ce coven y réside depuis des générations, depuis que ses fondatrices ont fui les fameux procès de Salem. A chaque génération une Supreme, une sorcière aux pouvoirs fabuleux, mène le coven pour assurer sa survie et sa dissimulation au monde des mortels. Mais dans les dernières années, le nombre de sorcières admises a cruellement chuté. Elles ne sont plus très nombreuses, et l’avenir semble compliqué. D’autant que les luttes internes existent, que la Supreme actuelle délaisse un peu son rôle tout en ne voulant pas admettre qu’elle doit laisser la place. Ajoutons à cela qu’une paix instable avec leurs ennemis héréditaires du vaudou est de plus en plus branlante. Et que des chasseurs de sorcières aux moyens conséquents ont décidé de les éradiquer. Bref, la vie ne va pas être de tout repos pour nos sorcières. La saison va s’attacher à démêler tout ça, avec des feedbacks réguliers pour situer certains éléments de l’histoire, en particulier cette femme très riche qui prenait un malin plaisir à massacrer des esclaves noirs jusqu’à ce que le vaudou s’en mêle.
Comme pour les saisons passées, on est ici dans le glauque, l’ambiance malsaine, dure, dérangeante. On a droit à quelques scènes bien gores, certaines tortures ou mises à mort en face caméra, ou une attaque de zombies délirante posée comme un véritable hommage aux différents films sur ce thème. Il y a pas mal de violence, aussi bien physique que psychologique, de la cruauté, de la méchanceté. Du sexe aussi, pas toujours très vanilla, aussi une des marques de fabrique de la série. Et bien entendu des acteurs présents dans les autres saisons mais avec des rôles différents. Oui, on retrouve tous les éléments de la série.
Cette saison est très réussie, elle aussi, un peu en-dessous d’Asylum mais au-dessus de Murder House à mon avis. La réalisation est de qualité. Les plans, la photographie, les angles de caméra, on tente de donner un aspect décalé, étrange, magique, mystique, à tout cela, histoire d’être dans le ton. Et ça marche plutôt bien. Les acteurs (enfin, surtout actrices car il y a finalement peu de mecs) sont globalement très bien et posent des rôles intrigants. On retrouve une grandiose Jessica Lange, toujours aussi forte à l’écran. A ses côtés, Kathy Bates (oui la terrifiante fan de Misery) donne aussi une grande interprétation, avec aussi les habituées du show Sarah Paulson, Frances Conroy (dans un rôle complètement allumé et hallucinant), Lily Rabe (rhaaa lovely), Jamie Brewer (toujours aussi surprenante). Je suis un chouilla plus déçu par Taissa Farmiga dont l’interprétation reste trop proche de ce qu’elle faisait dans la saison 1, j’aurais aimé plus de décalage (mais bon, les personnages ne sont pas si différents que ça non plus). Au rayon des nouvelles, Emma Roberts ou Gabourey Sidibe sont assez incroyables aussi ; on a droit à des apparitions fulgurantes d’Angela Basset ; et on notera aussi l’apparition de Stevie Nicks, chanteuse de Fleetwood Mack. Les quelques hommes s’en sortent pas mal aussi, puisque l’on retrouve avec plaisir Evan Peters (dans un rôle pas évident à gérer), Denis O’Hare (incroyable et flippant) ; et dans les nouveaux, Lance Reddick en plein vaudou. Une bien jolie distribution qui porte un scénario pas toujours simple, partant dans différents directions, mêlant des fils pas toujours liés à la base.
C’est donc avec toujours beaucoup de plaisir que j’ai suivi cette saison… et que je vais m’attaquer à la suite.