Et hop, le retour du petit billet jeux de société. Encore une fois deux jeux sur lesquels je vais vous donner un petit avis très subjectif basé sur quelques parties comme ça, pas d’analyse super détaillée. Au programme du jour, je vais vous parler d’élevage de cochons et de cartes à défausser en collaboration.
Happy Pigs
Vous voilà projeté dans la peau d’un éleveur de cochons, qui devra acheter, faire grandir, soigner et revendre des cochons afin de se faire un maximum de sous ; eh oui, le plus riche l’emportera. C’est un jeu de 2 à 6 joueurs, durant environ 45 minutes, et indiqué dès 10 ans (ce que je trouve un peu abusif, , dès 6-7 ans avec des enfants un chouilla joueurs, ça va aussi, même s’ils n’auront pas le même niveau de tactique que des joueurs plus aguerris). Happy Pigs constitue une bonne introduction aux jeux de gestion ; il reste simple, accessible, mais donne déjà de bonnes idées dans son genre.
En début de partie, chaque joueur dispose d’un champ (petit plateau individuel) et de quelques sous avec lesquels il peut faire quelques emplettes avant de commencer le jeu. Ensuite, on va jouer en 16 tours, 4 pour chaque saison. En début de tour, on retourne une petite carte (piochée au hasard dans un tas spécifique à la saison) et on regarde ce qu’elle indique, à savoir combien d’actions sont disponibles pour le tour et si une règle spéciale s’applique pour le tour ou pas. Ensuite de cela, chaque joueur va choisir en même temps (et en secret) une action parmi les quatre possibles, et on va révéler en même temps. Si un joueur est le seul à avoir sélectionné un type d’action, il aura droit de la faire le nombre de fois indiqué sur la carte retournée en début de tour ; si plusieurs joueurs choisissent la même action, ils se répartiront équitablement le nombre indiqué. Les actions permettent soit d’acheter des cochons (plus ils sont petits, plus ils sont bon marché), de les vendre (plus ils sont gros, plus ils rapportent), de les nourrir (ce qui les fait grossir, il y a 4 tailles de cochons), de les faire se reproduire (si on a au moins deux cochons suffisamment âgés) ; on peut aussi acheter des petits outils du genre vaccin, complément alimentaire ou autre. On peut aussi acheter des champs supplémentaires, parce que nos cochons vont prendre de la place et il s’agira de les agencer au mieux pour optimiser l’espace. A la fin de chaque saisons, tout cochon non vacciné va mourir.
Et voilà, on fait ainsi nos 16 tours et c’est fini. Rien de bien transcendant pour des joueurs aguerris, mais une bonne base pour des gens qui se lancent. On regrettera vite une certaine monotonie ; les cartes se ressemblent quand même beaucoup et ont peu de variété, et puis au final il n’y a pas 36’000 manières de viser la victoire. Par contre, son côté accessible est un gros plus qui en fait un jeu vraiment sympa. En plus, son design est très bon, avec de jolies illustrations de cochons carrés qui ont de super bonne bouilles. Donc oui, suivant votre type de jeu, vous risquez de vous retrouver frustrés devant Happy Pigs, mais c’est un jeu grand public, familial, pas pour les experts. Moi j’aime bien oui, ça me permet d’élargir la gamme des jeux jouables avec la petite (6 ans) à la maison.
The Game
On est ici dans du jeu abstrait, et coopératif, pour 1 à 5 joueurs, dès 8 ans, et des parties d’une vingtaine de minutes. C’est sobre, simple, épuré, efficace mais pas non plus si fabuleux que le nom le laisse penser ; c’est plutôt « A game » que « THE game » (et donc, rien à voir avec le très sympathique film de David Fincher).
On pose sur la table deux cartes « 1 » et 2 cartes « 100 ». Le reste des cartes va de 2 à 99. A partir des cartes 1, on ne peut que poser des valeurs croissantes, et que des décroissantes à partir des 99. Jusque là ça se tient, rien de bien compliqué. Chacun reçoit une main de cartes (le nombre dépend du nombre de joueurs). A son tour, un joueur doit poser au moins deux cartes, mais autant qu’il veut, à côté d’une ou plusieurs des 4 cartes sur la table, mais en respectant ces règles de valeurs croissantes et décroissantes. Le seul moyen de modifier cela est si l’on pose une carte ayant exactement 10 de différence avec la précédente ; par exemple si je suis sur une pile de valeurs croissantes (à côté d’un 1 donc), et que la carte posée est un 47, je peux mettre n’importe quelle carte supérieure à 47, ou alors un 37. Une fois que l’on a posé toutes les cartes que l’on souhaitait poser, on refait sa main à partir de la pioche et c’est au joueur suivant de poser des cartes.
Le jeu s’arrête quand un joueur ne peut plus jouer. On regarde combien de cartes restent dans les mains, le but étant d’en avoir posé le maximum. Il faudra donc communiquer, mais on n’a pas le droit de trop communiquer ; interdit de donner les valeurs des cartes que l’on a en main ou que l’on souhaite, mais on peut être plus flou genre « ne mettez rien là » ou « pas de trop grand saut ici svp ». Si l’on a réussi à poser tout le jeu, c’est que l’on est des champions.
Voilà, un petit jeu simple, sympa mais sans plus. Le genre de petit truc sortable entre deux autres parties plus grosses. On subit quand même pas mal le tirage des cartes qui donne une bonne part de hasard. On communique mais pas trop, on se tient, le suspens monte au fur et à mesure des poses. C’est en gros une réussite en multi-joueurs finalement.