Ip Man, c’est un chinois, maître de kung fu qui a marqué son époque et l’histoire de son pays. Il est certes surtout connu pour avoir été le maître de Bruce Lee, même s’il ne s’agit là que d’un petit aspect du personnage. Une trilogie de films (en 2008, 2010 et 2015) s’est attachée à retracer des événements marquants de sa vie ; je ne connais pas suffisamment l’histoire du monsieur pour savoir quelle dose de réalité on a dans ces films, mais l’implication de ses enfants dans la production donne pas mal de crédibilité. On y a droit bien entendu à d’impressionnantes scènes de combat en arts martiaux, kung fu en tête (et surtout Wing Chun bien entendu) mais aussi karate, boxe thaï, boxe occidentale, lutte,… A côté de cela, ce sont aussi des films qui savent être sensibles et montrer des aspects douloureux et difficiles de la vie. Et également des films retraçant, autour de Ip Man, des moments historiques importants et/ou des éléments de société. On va bien plus loin que le simple film de baston donc, et même si les scènes d’action (chorégraphiées par Sammo Hung) sont grandioses, les films ne reposent pas entièrement dessus.
Le premier film nous amène dans les années 1930 à Foshan, une ville chinoise reconnue comme un creuset des arts martiaux avec de nombreuses écoles de kung fu. Le plus grand maître de l’endroit est Ip Man, pratiquant du Wing Chun. Il reste cependant en retrait, tentant de passer du temps auprès de sa femme et son jeune fils malgré les demandes incessantes qui lui sont faites. L’invasion japonaise va tout changer, poussant tout les habitants dans la pauvreté et contraignant Ip Man à un travail dans le charbon pour nourrir sa famille. Il va cependant se retrouver poussé à résister à l’envahisseur et va devenir malgré lui une icône de la résistance, représentant l’identité chinoise dans cette période troublée et difficile.
Dans le deuxième film, IP Man est arrivé avec sa famille à Hong Kong, colonie britannique, et souhaite y installer une école de kung fu. Il va se retrouver face à de nombreuses résistances, en particulier de la part des écoles et des maîtres déjà en place qui ne souhaitent pas voir arriver une telle concurrence. Ip Man devra faire ses preuves en battant les représentants des autres écoles. Mais la tradition chinoise devra aussi résister à la domination anglaise ; en effet, un match est organisé entre un champion de boxe occidentale et un maître chinois. Ip Man finira lui aussi par affronter le boxeur et continuera sur la voie de son statut d’icône et de représentant de l’identité de son peuple.
Dans le troisième film, Ip Man est installé à Hong Kong. L’école de son fils est menacée par des criminels qui ont d’autres visées pour le quartier. Il va devoir se lever et se battre pour défendre l’endroit et tout ce que cela représente. En parallèle, il devra faire face au plus gros et plus lourd défi de sa vie familiale avec la maladie de sa femme. La lutte contre les syndicats du crime dans les bas-fonds de Hong Kong va amener Ip Man à encore plus de reconnaissance. Ajoutons aussi que l’on trouve ici Bruce Lee en élève du grand maître.
Ces trois films sont vraiment agréables. Ils comprennent différents aspects comme dit plus haut qui se collent ensemble pour former un puzzle agréable. Les scènes d’action le disputent à de vrais moments de sensibilité et d’engagement politique ou social, et le tout fonctionne bien. Donnie Yen (Hero, BLade 2,…) incarne Ip Man avec brio, lui donnant une vraie présence à l’écran, même pour un personnage qui ne cherche jamais à se mettre trop en avant. Autour de lui, on retrouve de bonnes prestations. à commencer par Lynn Hung qui incarne la femme du maître. Tout est bien mis en scène par Wilson Yip. De bons moments qui nous plongent avec plaisir dans la culture et l’histoire chinoises, tout en montrant de fabuleuses scènes d’arts martiaux.
Une réflexion sur « La trilogie Ip Man »