La saga The Purge (ou American Nightmare en VF) en est à son quatrième opus (avant le cinquième et dernier annoncé, et la série en cours de diffusion). Le premier film a posé la franchise et son concept de manière rapide et efficace, claire concise, brute. Dans les deuxième et troisième films, on a viré à une approche plus sociologique et politique du truc, tout en gardant la violence brute et venant des tripes inhérente au concept même de « La Purge ».
On va ici encore un peu plus loin avec une préquelle qui nous met face la première purge. Les Nouveaux Pères Fondateurs viennent de gagner l’élection présidentielle et veulent asseoir leur pouvoir en démontrant par cet événement que l’on peut calmer la violence et la criminalité. Avec la caution scientifique d’une sociologue allant dans leur sens, ils mettent en place la première Purge dans un quartier défavorisé de New-York, bien décidés a à prouver l’efficacité de cette nuit de violence ; quitte à pousser un peu les choses pour obtenir les résultats attendus. Le film va comme toujours suivre divers individus pris pour différentes raisons dans la Purge, et qui vont tenter d’y survivre, pour finalement se retrouver, et unir leurs forces jusqu’au matin.
S’il est toujours au scénario et à la production, le créateur de la franchise laisse cette fois al caméra à un autre réalisateur : Gerard McMurray. Et si le fond est toujours là, avec son côté revendicateur sous une couche de film d’action violent, le contenant n’a plus le même éclat. Le film est juste moins bon, moins rythmé, avec moins de plans qui envoient du bois. C’est un film correct, sans plus. Et c’est bien dommage car la franchise a des choses sympas à raconter et la dystopie présentée est une belle tribune pour pas mal de discours ; on les sent dans le scénario de DeMonaco qui ne lâche pas complètement son bébé, mais on sent la mise en boîte moins affirmée, moins confirmée. Et si les précédents opus n’allaient pas toujours suffisamment au fond des choses à mon goût (il ne faut pas non plus apeurer le grand public), cette fois on ne gratte vraiment pas très loin alors qu’il y aurait de quoi.
Le film tient pas mal à ses personnages certes assez archétypiques, mais aussi très charismatiques. Ils sont tenus par des acteurs qui tiennent leur place sans plus. On y trouve Y’lan Noel, Lex Scott Davis, Joivan Wade, Marisa Tomei (la nouvelle Tante May de Spider-Man), Luna Lauren Velez (Oz, Dexter,…), Melonie Diaz (The Belko Experiment,…), Steve Harris, Patch Darragh ou encore Rotimi Paul.
Si ce film va plus loin dans la construction de la dystopie The Purge, si la franchise s’en trouve encore développée, on sent aussi une perte de ce côté acéré qui se voyait dans la réalisation de DeMonaco. Le film n’est pas mauvais, et pose encore une fois des questions sociétales assez intéressantes. Je ne sais pas si c’est la pression sur une série de films devenus des grands succès et devant plaire à un grand public, mais il y a un petit côté un peu moins poussé. Dommage. Cela reste cependant un film bien sympathique qui a sa place dans la franchise.