Dans la série des « grands classiques que je n’avais pas encore vus », j’ai profité d’une séance télé pour le regarder avec ma fille. Et je comprends maintenant l’engouement autour de ce long-métrage d’animation qui fête quand même ses 20 ans.
A la fin des années 50 aux Etats-Unis, en pleine Guerre Froid et sous la crainte perpétuelle d’un conflit pouvant devenir nucléaire avec les Russes, on suit les pas d’un petit garçon féru de SF qui va rencontrer et sauver un robot géant d’origine inconnue. L’amitié qui va naître entre eux sera attaquée par l’armée qui craint bien évidemment que la créature soit une arme.
Certes le scénario n’a pas l’air de claquer tellement, présenté ainsi. Oui mais voilà, c’est dans son traitement que tout se développe. Il faut dire qu’à la réalisation on retrouve Brad Bird qui signe là son premier long-métrage mais qui nous amènera par la suite Ratatouille, les Indestructibles et leur suite, A la Poursuite de Demain, ou encore Mission Impossible Protocole Fantôme. Et y’a pas à dire, ce type sait raconter des histoires et les mettre en images. L’animation est splendide, les dessins soignés, les designs carrément épatants. Le choix des cadrages, des plans, des travellings est toujours adéquat, nous plongeant à fond dans l’intrigue (et au passage, ma fille vivait vraiment le truc, complètement scotchée au film). Les personnages sont vraiment bien pensés, travaillés. Il y a le parfait dosage d’action, de suspens, d’émotion et d’humour qui fait que la recette fonctionne à merveille. J’ai vu le film en VF et les voix sont justes et bien faites ; et je dois dire que le casting de la VO a l’air très agréable aussi.
Le film peut très bien se voir juste au premier degré, comme une grande aventure doublée d’une belle histoire d’amitié. Mais derrière cette façade, on lira de nombreux thèmes très bien traités, comme le statut de mère célibataire et celui d’enfant livré à lui-même, le passage à l’âge adulte (et l’adolescence en général), la peur de la menace nucléaire (transposable à toutes les époques sous diverses formes), le rôle et la position de l’artiste dans la société, la place du merveilleux et de l’imaginaire. Ce Géant de Fer regorge donc d’éléments super intéressants qui lui donnent une grande profondeur.
Si comme moi vous êtes en retard de 20 ans, débrouillez-vous pour le regarder au plus vite…