Un petit groupe de soldats fait une mission d’entraînement au fin fonds de la forêt écossaise, loin de tout. Rien de bien méchant, sauf quand on évoque les disparitions de randonneurs dans la région. Jusqu’à ce qu’ils découvrent les cadavres déchiquetés de soldats des forces spéciales et qu’ils se rendent compte qu’il y a un véritable ennemi dans ces bois. Sauf que cet ennemi n’est pas vraiment humain. Vont-ils pouvoir survivre à cette nuit d’enfer?
On a ici un film carré et simple qui va droit au but. Le scénario ne s’étale pas dans tous les sens, et on reste dans un cadre très simple : la survie du groupe de soldats face à la menace surnaturelle qui s’en prend à eux. Oh bien sûr on a droit à deux-trois révélations qui se veulent des twists que l’on sentait venir à des kilomètres. Neil marshall signait ainsi en 2002 son premier long-métrage, extrêmement efficace, avant de se tourner ensuite vers The Descent puis divers épisodes de séries comme Game of Thrones, Black Sails, Constantine, Hannibal, Westworld, ou plus récemment vers le nouveau Hellboy. Un réalisateur que j’aime bien, et qui n’a pas peur d’y aller franco, droit au but. On sent dans ce film des moyens limités et quelques erreurs de jeunesse encore, mais ce Dog Soldiers est une belle réussite, justement entre autres par ce manque de moyens et la manière dont le réalisateur a réussit à en faire quelque chose de bon. Il nous raconte son histoire en réussissant à poser des personnages, à créer leurs liens, à les rendre attachants, et à les plonger dans un véritable enfer. Il y a même une meta-histoire autour, un truc plus gros que les seuls événements visibles à l’écran. Peu de décors (la forêt et une maison), mais très bien utilisés.
Au rayon des acteurs, on a droit à de jolies prestations avec Sean Pertwee (Event Horizon, Equilibrium, Gotham,…), Liam Cunningham (Game of Thrones, 24H Limit,…), Kevin McKidd (Trainspotting, Rome,…), Emma Cleasby, Thomas Lockyer, Darren Morfitt, Leslie Simpson, et Chris Robson. Un casting qui teint très bien la route pour une série de rôles assez bien foutus ; certes presque tous dans le moule du soldat, mais avec des variantes intéressantes. Peu de monde donc devant la caméra, pour un film avec peu de moyens, ça se tient. Et c’est le principe.
Un film très sympathique, tendu et bien rythmé, qui utilise des classiques de différents genres (le film de guerre, les soldats, le siège, le film de monstres) extrêmement bien digérés et bien utilisés. On a aussi les quelques références aussi bien à Evil Dead qu’à Matrix, par exemple. Bref, une preuve que le réalisateur/scénariste sait de quoi il parle et dispose d’une culture du genre nécessaire pour ne pas faire une énième version d’un truc déjà vu trop de fois ; il réussit à remettre le tout à sa sauce. Le résultat est violent, parfois gore, brutal, tendu, une bonne surprise, une belle réussite (surtout pour un premier long-métrage).