Titans – saison 1

Je me souviens que j’avais lu quelques BDs des Titans à l’époque de ma jeunesse. Et ces personnages sont devenus super à la mode pour la jeune génération avec la série animée Teen Titans Go. Avec sa série live-action, DC Universe (et Netflix pour la distribution en pays francophones) a pris le contrepied de cette version animée en proposant une version adulte, violente, brutale, et dure de ces personnages. Le résultat est très agréable.

Dick Grayson, la trentaine, a quitté Batman et Gotham et cherche à ne plus être Robin. Travaillant comme flic, il a quand même de la peine à refuser ce qu’il est au fond de lui-même et la violence qu’il avait l’habitude d’exercer ressort facilement. Il va vite se retrouver lié à une histoire impliquant une adolescente aux étranges pouvoirs et qui l’a vu en rêve, mais aussi une femme amnésique capable de projeter des flammes, un ado qui se transforme en tigre vert, des anciens potes se la jouant « vigilantes », une Amazone, une secte diabolique, sans compter le fait que chacun a un passé avec lequel il doit composer. Les choses ne vont pas se passer en douceur.

La mise en scène de la série donne dans une tonalité très sombre qui apparaît dès le début avec un terrible cauchemar. Mais les choses vont vite, en particulier avec la découverte de ce côté très sombre de Dick/Robin qui laisse s’exprimer une violence inouïe (qui sera même disproportionnée dans certaines scènes). En fait on a là une des bases de la série. Une violence très crue, très présente, très graphique, mais justifiée par le fait que chacun de ces personnages a de terribles secrets enfermés en lui, une sorte de personnalité obscure qu’il dissimule plus ou moins volontairement et qui doit parfois sortir. Du coup l’ensemble prend une tonalité très adulte. Même si certains des protagonistes sont ados, on est très très loin de l’ambiance Teen titans Go. Les créateurs de la série nous ont construit quelque chose où les personnages doivent traiter de la trame principale (les pouvoirs de Rachel, ses poursuivants, sa destinée) et les secrets de chacun, le passé pas toujours simple à gérer (en particulier pour Robin avec ce passé qui deviendra central dans le dernier épisode). Là-dedans on trouve quand même quelques pointes d’humour bienvenues pour alléger tout cela, des références geeks de ci de là, et un chouilla d’émotion quand même. Le résultat est bon, permettant aux personnages de se développer et à l’intrigue de se construire… pour terminer sur un cliffhanger de la mort qui tue ; heureusement que la saison 2 arrive tout bientôt .

Je ne connais pas suffisamment les détails des comics pour savoir à quel point on est canon par rapport à la mythologie générale, mais ce que j’en sais est plutôt bien rendu, y compris les liens (évoqués surtout) avec les autres héros/vilains DC. On sent que la série se situe dans un univers complet, plus large, et que les héros doivent trouver leur place là-dedans.

Clairement, Robin est le chef de bande et le personnage principal, celui qui est le plus détaillé et qu’on voit le plus. Pour incarner ce personnage usant de techniques douteuses dans le but de faire le bien, on a Brenton Thwaites (Pirates des Caraïbes, Maléfique, The Mirror,…) qui s’en sort très bien ; malgré sa gueule de jeune premier, il rend une certaine profondeur. A ses côtés, très efficaces aussi, Anna Diop, Teagan Croft, et Ryan Potter en groupe principal des Titans. Autour d’eux vont graviter toute une galerie de personnages souvent intéressants, parfois même assez hauts en couleur, avec Reed Birney, Conor Leslie, Curran Walters le duo efficace Minka Kelly (Almost Human) et Alan Ritchson (Smallville), la famille de psychopathes (Jeff Clarke, Melody Johnson, Jeni Ross, Logan Thompson, Zach Smadu), la Doom Patrol en intro de sa série, Rachel Nichols (GI Joe), Lindsey Gort… Je me souviens que le look des personnages avait fait hurler sur le net quand les premières photos de tournage étaient sorties. Mais au final, avec les SFX posés dessus et avec les bonnes couleurs à l’écran, ça donne pas mal du tout ; après tout, personne n’a vraiment un look valable en costume de super-héros sans travail sur la colorimétrie et les effets spéciaux.

Une série très sympathique donc, prenante, nerveuse, rythmée, pour un public plutôt adulte au vu de la violence et de certaines thématiques dures. J’ai bien aimé et j’attends la suite avec impatience.

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