« Aucun homme ni dieu » en vf… Eh ouais… Fallait le savoir.
Dans une bourgade paumée au fin fond de l’Alaska, des enfants disparaissent, emmenés par les loups. Une mère éplorée fait appel à un spécialiste de ces animaux pour retrouver et tuer ce,lui qui a pris son fils. Ici commence la plongée dans un monde à part pour cet homme, la découverte d’une communauté éloignée avec ses règles, mais surtout les pratiques et rites de certains. Une chute dure et douloureuse dans un puits sombre et malsain.
Quand j’ai vu ce film, j’ai beaucoup pensé à The Grey, avec cette nature hostile, froide, glacée, les loups, les paysages impressionnants, etc. Mais ici on n’est pas que dans la nature, et le lien avec la « civilisation » est nettement plus fort. On retrouve quand même cette capacité à filmer de manière incroyable des paysages grandioses. J’adore ces visions du grand nord. Le froid en devient oppressant et l’ambiance est très bien posée. Jeremy Saulnier (Blue Ruin, Green Room,…) parvient à très bien nous plonger dans cette ambiance, et là je dis bravo. Le film est tiré d’un roman que je ne connais pas. Et il semblerait que le livre explique beaucoup de choses nettement plus clairement qu’ici. Parce que oui le spectateur est mis au travail, et on ne lui donne pas tout en prémâché. Il va devoir interpréter et démêler certains fils pas toujours bien posés. Oui, certaines finesses auraient pu être davantage évoquées que juste sous-entendues au passage. D’autant que même la fin laisse de la place aux réflexions et à l’interprétation. Le film est tordu, avec des passages franchement bizarres.
Pour des personnages torturés et souvent très décalés, on a une jolie brochette d’acteurs qui font plutôt bien le boulot. Jeffrey Wright (James Bond, Hunger Games, Westworld,…), plongé dans une histoire qui le dépasse et qu’il n’a pas demandé à affronter, Alexander Skarsgard (Battleship) impressionnant, massif et flippant, Riley Keough (Mad Max Fury Road) complètement barrée, James Badge Dale (World War Z, Lone Ranger, Iron Man 3,…) en gentil super motivé à tout remettre en ordre, ou encre Julian Black Antelope.
Un très beau film, complexe et qui manque parfois un peu d’explications (oui, parfois je me plains aussi qu’il y a trop d’explications). De belles images et une tension maintenue. Des scènes très brutales qui sont justifiées par le fond et le scénario. Bref, j’ai passé un bon moment.