Six jeunes gens fêtent leurs fins d’études en se rendant pour quelques jours dans une baraque perdue au fin fonds de la campagne, avec l’idée de faire de ce moment un événement particulièrement festif chargé d’alcool et de sexe. Ils ne se doutent pas qu’un couple de touristes a récemment disparu dans le coin ; comme tant d’autres. Ils ne se doutent pas que vit là une famille de cinglés portés sur la perversion et la violence avec cruauté et brutalité sans limites.
C’est donc parti pour une expérience qui nous rappellera de nombreux films d’horreur… avec le sexe en plus.
Alors oui, Dirty Sexy Valley est un hommage même pas caché (puisque l’auteur les cite à la fin de l’ouvrage) à des films comme La Colline a des Yeux, Massacre la tronçonneuse, Deliverance ou La Cabane dans les Bois. On y retrouve son lot de cinglés frappadingues parfois mous du bulbe et complètement déviants. Ainsi que son troupeau de jeunes on ne peut plus clichés, dont la bimbo, le geek, le sportif ou la fille coincée. La baraque sale, la grange déglinguée, l’amoncellement de merdier, tout y est. Et on enchaîne les souffrances et mises à mort gore, sanglantes, violentes, brutales. Rien que de très classique quand on connaît ce genre de film, un genre qui me semble bien plus rare sur papier que sur écran d’ailleurs. Par contre, ici le gros ajout de l’auteur est le caractère sexuel, pour ne pas dire pornographique. Il y a plus d’une scène de baise dans le bouquin, et le tout est décrit avec autant, voire plus, de détails que les scènes de violence. Les fameux Eros et Thanatos réunis dans un roman aux relents souvent malsains et qui nous entraîne dans des affres de glauquitude. Ce livre est encore moins tout public que les films évoqués ci-dessus, et c’est pas peu dire.
Alors oui on pourra dire qu’il y a une légère réflexion sur les personnages et leur évolution dans ce bouquin. On utilisera cet argument pour se défendre de lire un livre qui est surtout une série de scènes de violence et de sexe (quand ce n’est pas les deux en même temps). Que devient une jeune fille ne connaissant rien du monde lorsqu’elle est confrontée à celui-ci? De quoi peut être capable la coincée de service lorsqu’elle veut à tout prix se laisser aller pour se découvrir? Et une fille plutôt ouverte qui se rend compte qu’elle est en fait juste normale et pas complètement dévergondée? Ou un geek coincé qui laisse aller certaines pulsions? Bon c’est un peu tout. Y’a pas vraiment de fond là derrière. C’est un livre de genre au même tire que les films évoqués sont des films de genre.
Sauf que cette surabondance de sexe m’a quand même dérangé (et pourtant je suis loin d’être puritain). Ca part dans tous les sens, y compris le vraiment malsain. Mais surtout tous nos protagonistes ne semblent être que des nymphomanes permanents. Même quand les choses vont mal et partent en sucette, ils trouvent le moyen de baiser. Tout le temps. Partout. Y compris dans des situations vraiment pas adaptées.
Ouais il y a du bon dans ce bouquin, un bel hommage par moments à des films marquants et à un style qui me plaît bien. Mais d’autres aspects m’ont moins plu, voire m’ont dérangé. C’est un peu too much porno quand même.
Une réflexion sur « Dirty Sexy Valley »