Le Texas vit sous la terreur d’un tueur en série redoutable et que personne n’arrive à identifier. Jusqu’à ce qu’un homme se présente aux bureaux du FBI en prétendant que ce tueur n’est autre que son propre frère. Il va alors proposer à l’agent en charge de lui prouver ses dires en l’amenant dans un lieu où se trouveraient les corps de certaines victimes. Et en même temps il va lui raconter comment tout a commencé, 23 ans plus tôt, quand leur père, veuf, a vu apparaître un ange qui lui a donné pour mission de détruire les démons infiltrés sur Terre et qui ont pris la forme d’être humains.
Ce film de 2001 est le premier long-métrage réalisé par Bill Paxton, surtout connu comme acteur. Il nous pose un thriller à l’ambiance oppressante avec une descente dans les abîmes de la folie ; ce père y entraîne ses deux fils, l’un résistant comme il peut à l’emprise (d’ôù le titre VF « Emprise ») solide, tandis que l’autre y succombe et suit les directives meurtrières. On se rend compte de la force du lien filial, de l’évolution de cette folie, de la tentative de résistance farouche pour ne pas succomber au mal. En parallèle on a droit à un choc, une confrontation, entre deux personnages impressionnants dans le présent. Même si en soi, le suspens n’est pas des plus incroyables, et si le twist final est partiellement attendu quand même, le film est extrêmement bien construit et pose une ambiance envoûtante et oppressante.
Le film tient beaucoup à des acteurs qui se donnent pour interpréter des personnages solides et torturés. En tant que réalisateur, Bill Paxton (Aliens, Predator 2, True Lies, Nightcrawler, Edge of Tomorrow,…) se donne le rôle du père qui vire dans la folie et maintient cette emprise sur ses enfants, et il y est assez incroyable. Et les deux gamins Matt O’Leary et Jeremy Sumpter, sont eux aussi très bons, donnant des prestations de fous. A l’époque contemporaine, on a droit au choc entre les très bons Matthew McConaughey (Ed TV, Tonnerre sous les Tropiques, Dallas Buyers Club, True Detective, Interstellar,…) et Powers Boothe (U-Turn, Deadwood, 24H Chrono, Agents of Shield,…), eux aussi dans de très bonnes prestations. Ils aident beaucoup à poser cette ambiance et à nous faire rentrer dans le film.
Une belle réussite pour un film oppressant et dur. Pas tellement sur ses aspects violents, on ne voit finalement pas grand chose lors des meurtres. Mais sur son fond, sur ce qu’il raconte, cette folie et la manière dont y père y entraîne ses fils. Prenant.
Une réflexion sur « Frailty »