Dallas Buyers Club

Au milieu des années 80, Ron Woodroof est diagnostiqué atteint du VIH. Cliché du texan type comme on peut l’imaginer, fan de rodéo, redneck misogyne, machiste, raciste et homophobe, agressif et vulgaire, le voilà atteint de la maladie considérée comme représentative des gays à une époque où elle fait un véritable massacre. Mais Ron va lutter et trouver le moyen d’importer des médocs non reconnus aux Etats-Unis pour les vendre à d’autres malades, au-travers de son Dallas Buyers Club, prolongeant lui-même son espérance de vie par rapport à ce que ses médecins prédisaient. En lutte contre l’administration et la médecine, il participera ainsi à faire avancer la connaissance de la maladie et la reconnaissance des malades. Cette histoire vraie a été adaptée au cinéma sur le scénario d’un type qui a rencontré Woodroof peu avant son décès. Et le film est une belle réussite, même s’il diffère quelque peu de la réalité sur quelques points évidemment.

Le réalisateur Jean-Marc Vallée traite avec une belle maîtrise d’un sujet dur et sensible. Il maintient un certain rythme et réussit à donner de la vigueur à une histoire qui pourrait se résoudre à du pathos lourdingue. Non, ici l’émotion est dosée de manière très juste et on insiste beaucoup sur le combat de Woodroof, sa résistance, sa combativité et son regard sur le monde qui l’entoure. Le film est très fort et prend bien aux tripes.

Il faut dire que Matthew McConaughey (True Detective, Interstellar,…) livre devant la caméra une prestation de dingue. Pas seulement pour les 25 kilos perdus pour ce film. Mais pour la justesse de son jeu, son équilibre entre désespoir et combativité, sa force malgré sa descente aux enfers. Une interprétation incroyable qui place la barre très haut. Texan d’origine, l’acteur peut faire revivre sa connaissance du mode de vie local. A ses côtés, Jennifer Garner (Alias, Juno,…) est aussi très forte en médecin qui s’attache à ses patients, prise entre deux feux. Jared Leto (Fight Club, Lord of War, Suicide Squad, Blade Runner 2049,…) livre lui aussi une prestation très forte en trans malade qui fait changer la perception du monde de Woodrood. On trouve encore Griffin Dunne (Le Grand Bleu,…), Steve Zahn, Michael O’Neill, Denis O’hare (American Horror Story,…) ou Deneen Tyler.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce film, en particulier justement parce qu’il ne se repose pas uniquement sur l’émotion et le pathos. On accompagne certes un mourant au sein d’un cercle de mourants. Mais surtout on suit un homme combatif qui veut vivre et s’en donne les moyens, qui refuse le destin, qui lutte contre tous les obstacles possibles. Et qui arrive même à profiter de la maladie pour se faire du fric. Le film est prenant et très bien mis en scène. Et les prestations des acteurs principaux, en particuliers McConaughey qui porte le film sur ses épaules, sont très fortes.

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