Et voilà pour une nouvelle aventure d’Adamsberg…
Cela fait un petit moment que je suis les pérpéties du commissaire Adamsberg dans les romans de Fred Vargas (par ex Sous les Vents de Neptune, pour ce qui est critiqué sur ce blog, mais les autres aussi), et je ne m’étais pas encore mis à ce Lieu incertain. Dèsle début, c’est un vrai bonheur que de retrouver ces personnages toujours aussi solides. Chacun avec ses défauts, ses qualités, ses points forts et faibles, sa personnalité complexe et souvent tordue, bref une profondeur énorme. Et c’est là la plus grande force des romans de Vargas à mon avis : des personnages hauts en couleur, solides, qui tiennent la route, jamais complètement lisses. Leurs interactions, leurs réflexions, leurs avis et leurs rencontres font tout le piquant de ces bouquins très sympathiques. Et en particulier Adamsberg, ce flic à la logique pas logique qui semble rêver et ne jamais suivre les conventions. Mais qui réussit toujours. Evidemment, c’est un héros. Par contre, ses réussites sont de plus en plus ardues, le prix à payer de plus en plus fort. Ici c’est non seulement son intégrité (et sa carrière), comme précédemment, qui se retrouve en jeu, mais carrément sa vie. Sa santé, à la fois émotionnelle, avec un énorme bouleversement, mais aussi physique.
Au programme de ce polar, une collection de pieds découpés et un cadavre en petits morceaux répandus dans une pièce. Vargas n’a jamais fait dans le tendre et le bisounours, mais là y’a vraiment du gore. Des scènes de crime pas piquées des hannetons. Et puis Adamsberg va voyager, cette fois à Londres et dans les Balkans, avec une terrible plongée dans le mythe du vampire. Un retour aux sources, avec un folklore détaillé et sympathique comme tout.
Le tout est prenant, très agréable à lire comme toujours, avec un scenario qui tient bien la route, même si parfois un peu capillotracté. Du retournement de situation, de l’action, du suspens, tous les ingrédients sont au rendez-vous pour en faire une bonne lecture.