Alors l’autre soir je suis tombé un peu par hasard sur l’adaptation cine d’un de mes jeux video fétiches, le fameux Hitman. Pour rappel, on y jouait un assassin, appelé tout simplement 47, qui passait son temps à planifier des opérations afin de les exécuter avec le plus grand des sang-froids. Pas jeu d’action mais plutôt d’infiltration et limite tactique, Hitman offrait la possibilité de pénétrer au plus près de sa cible via déguisements, passages secrets, entourloupes, meurtre de gardes du corps, etc. On prenait un malin plaisir à aller à la cible le plus discrètement. Et en répandant le moins de sang possible. Je n’ai pas testé les 4 jeux de la franchise, mais j’ai un excellent souvenir de toutes les parties. Un jeu pas facile mais très prenant. Avec un personnage principal au look très classe et à l’attitude fort agréable. Sans compter que le scenario se révélait plus tordu par des liens entre les missions ; mais surtout on va assez loin au cours des jeux sur qui est derrière l’Agence employant 47, qui est 47, etc. Bref, que du bonheur (tiens, rien que d’écrire ça me donne envie de relancer les jeux). Les jeux ont eu leur petit succès qui es ont fait passer sur d’autres médias…
Or donc Hitman a été adapté en film. Et j’avoue avoir eu très peur, parce que les adaptations réussies de jeux video ne sont pas légion. Du coup je ne l’avais jamais vu, pour pas prendre de risque. Le résultat final n’est pas bon mais n’est pas non plus aussi catastrophique que je ne l’aurais cru. Faut dire que l’idée en soi de mettre 47 au cinéma avec un acteur et tenter de faire ressentir quelque chose aux spectateurs, c’est pas gagné. Notre tueur est une machine, froide, insensible, brutale, carrée, sans aucun lien social. Du coup le réalisateur Xavier Gens (à noter son poste d’assistant réalisateur sur Double Team avec JCVD et Dennis Rodman, ouch), épaulé par EuropaCorp et son cortège de films d’actions bien bas du front, ne risquait pas non plus d’aller placer la barre trop haut. Bref, dommage. Au moins j’aurai pas payé le prix d’une palce de ciné pour ça.
Dans Hitman, le film, on retrouve donc Timothy Olyphant dans la peau de 47. Alors bon le look y est. Costard noir, chemise blanche immaculée, cravate rouge, chauve avec un code barre tatoué derrière le crâne. mais c’est un peu tout. Il n’y pas la tête de l’emploi, il a l’air trop jeune, trop gentil, trop rond, trop mou. C’est pas 47, désolé. Certes le gars nous met quelques jolies acrobaties et fusillades dans les dents, mais ce n’est pas le personnage. Pis il est mou du genou dans on jeu d’acteur ; je ne reconnais pas la qualité du Seth Bullock de Deadwood. Mais bon, voilà, c’était à parier. Bref, notre 47 se voit engagé pour un assassinat pas piqué des hannetons, avant de se voir mêlé à une machination où tout le monde veut sa peau qu’il va devoir empêcher le monde de sombrer dans la guerre parce que c’est lui le meilleur. Et au passage, sauver la peau d’une prostituée qui va jouer le sidekicks pas débrouillard pendant tout le film. Elle est certes mignonne (le réalisateur en profite pour quelques plans charnels dénudés), mais à baffer aussi. Et puis, depuis quand 47 s’embarrasse-t-il de se faire accompagner de civils patauds? On notera le sympathique passage Robert Knepper en chef de la police secrète russe (abonné aux rôles de méchants, il a vraiment une bonne tête) et aussi la trop rapide intervention de Henry Ian Cusick. Sinon ben c’est un peu le néant niveau qualité des acteurs et des personnages. Un méchant bien méchant, un flic gentil, et aucune surprise. Le scenario pareil, aucune surprise. On voit venir les rebondissements à des kilomètres. Le film ne vaut que pour ses scènes de baston reprenant des attitudes sympas de 47 dans les jeux (les poses avec ses flingues par exemple). Certes y’a bien mieux comme scènes de baston, mais y’a du marrant là-dedans.
Certes on n’est pas au sous-niveau d’autres adaptation de jeux video, type Mortal Kombat, Street Fighter ou King Rising entre autres, mais c’est quand même pas terrible du tout. Bon, si on fait abstraction du jeu et des incohérences entre les deux médias, on peut se dire que l’on tient là un petit film d’action qui se laisse voir pour se détendre sans vouloir faire fonctionner le cerveau. Faut pas lui en demander plus. En même temps, je rappelle que y’a EuropaCorp là-derrière, alors faut pas être surpris.
Ayant vu Salt (pas au cinoche non plus) ce w-e, je fais maintenant le constat des nombreuses similitudes scénaristiques. Sauf que dans Salt, y’a un peu de larmoyance et pas mal d’aberrant en plus 😉