Ben oui il y a seulement 8 jours je vous commentais la saison 1 et me voici déjà de retour avec la saison 2. Mais il faut bien admettre que cette série est une vraie tuerie. Et la saison 1 que je trouvais si magnifique n’était finalement qu’une mise en bouche pour une saison 2 absolument énorme.
La première saison nous laissait sur un moment très dur qui promettait que tout allait bien changer dans la suite. Les tensions entre Clay et Jax laissaient entendre que la vie du club ne serait pas de tout repos et que l’on pouvait s’attendre à de belles querelles internes. Si l’on ajoute les relations plus ou moins tendues avec l’extérieur, il y avait là matière à remplir la saison 2 de bien des éléments. Mais les scénaristes de Sons of Anarchy ne sont pas des petits joueurs et ils se sont dit que ce n’était pas assez. Donc on rajoute une couche (et quelle couche!) dès le première épisode.
Et oui, voilà que débarque à Charming un nouveau groupe de pression, la League of American Nationalists, évidemment des gens forts sympathiques au vu de leur nom. sous un abord ultra-officiel et policé en costard, ils ouvrent un magasin de cigares. Leur boss est secondé par un gros bras campé par le toujours sympathique Henry Rollins. Bien entendu, avec un nom pareil, il s’agit de fachos de service prônant la domination de la race blanche et qui vont gentiment demander à Sam Crow de ne plus vendre d’armes aux gens de couleur.
Commence pour nos Sons un très très dur passage. Les fédéraux sont toujours là, avec le retour de cette garce de Stahl qui use toujours des mêmes armes et des mêmes coups bas aux conséquences non maîtrisées. Le dérapage de fin de saison 1 n’est pas le dernier. On a les alliances qui se font et défont entre Sons, Mayans, Niners, Nords, et autres au gré des besoins. Les Sons en prennent plein la gueule, on les attaque directement, même au sein de leur territoire, et ça c’est mal. Bref, ça défouraille pas mal et notre bande de bikers va passer par de très mauvais moments (dont une virée par la case prison extrêmement intéressante). On notera le nombre de personnages qui sont vraiment blessés, qui s’en prennent plein la gueule,d ont le sympathique Otto incarné par le créateur et scénariste de la série. Tous les personnages gagnent en profondeur, se développent, profitent de leur environnement et de ce qui se passe. On s’attache vraiment à eux tellement ils sont crédibles. Ils ont tous leurs points noirs, leurs faiblesses. Ils deviennent touchants.
D’ailleurs on s’attache tellement que j’ai même été bien secoué par certains épisodes, avec la palme pour moi à l’épisode Balm qui m’a même fait verser une larme (rhaaa, l’aveu de Gemma à Jax et Clay). Des moments vraiment poignants. Et en particulier une fin digne des plus grands drames où le spectateur ne peut qu’être déchiré avec les héros. Et puis une fin qui invite à se lancer immédiatement dans la suite (ce que j’ai déjà fait, en bon addict).
Bref, une série qui grandit et mûrit. Très mûre d’ailleurs, et toujours pour public averti. C’est toujours dur et brut de décoffrage. La série est à l’image de ses héros : carrée et sans concessions.
On notera les performances toujours aussi fantastiques des acteurs. Je ne vois toujours aucune fausse note au casting qui tourne parfaitement bien. La réalisation toujours aussi soignée qui nous entraîne sans temps mort des scènes d’action aux phases plus calmes et intimistes, sans jamais que l’on ne s’ennuie. Le tout toujours rythmé par une bande-son qui colle à la perfection.
Un petit dernier point. je lisais l’autre jour je ne sais plus où qu’il y avait un aspect (volontaire de la part du créateur) très hamletien dans cette série. Jax souvent appelé « little prince », avec le beau-père qui ne lâche pas son autorité, la matriarche de service, le « fantôme du père » repris au travers de son ouvrage, le meilleur ami du prince, et pas mal de petits éléments de ci delà qui peuvent effectivement coller. C’est pas une ré-écriture de Shakespeare, on est bien d’accord, mais ça colle. Et du coup ça me fait douter quand aux circonstances de la mort de John Teller. Pis franchement, cette série est un véritable drame…
Bon, je retourne à la saison 3, dommage que seuls 3 épisodes aient été diffusés pour le moment (mais quels épisodes!).
P.S.: j’en ai marre de voir dans les séries des filles s’appelant Lila (ou Lyla) avec un parcours que je ne veux surtout pas pour ma fille (cf Dexter aussi)