J’ai pu profiter de ces vacances pour visionner Shrek 4. Au tirage, ma femme avait gagné et était allée au ciné avec notre fils (depuis qu’il y a la petite, c’est plus compliqué d’aller à 3 au ciné). Donc avec l’arrivée du blue-ray à la maison, j’ai pu enfiler la galette et le regarder.
Donc Shrek c’est le genre de concept qui me plaît beaucoup à la base. On prend un gros ogre vert moche et méchant et asocial, on le met dans un univers reprenant tous les contes de fée que l’on revisite et on secoue dans un shaker d’humour. Le premier était une très grande réussite et avait marqué son époque. La suite, ben voilà, c’est des suites. Difficile de se sortir des bases posées et de se renouveler (tout le monde n’est pas Pixar qui a montré les possibilités d’évolution avec son bijou de Toy Story 3). En relisant mon billet sur Shrek 3, je trouve que j’ai été bien gentil à l’époque ; parce que franchement c’était pas si terrible. Sympa, mais sans plus. Ben celui-ci est dans la même veine. C’est sympa, c’est du Shrek. Mais en même temps, il n’y a plus la nouveauté. Alors quand on a une intrigue bien peu épaisse et que les gags sont toujours un peu les mêmes, ben voilà, on ne s’envole pas très loin. Pas que ce soit mauvais, c’est juste pas exceptionnel. Faut dire que le spectateur a de quoi devenir exigeant sur les films d’animation.
Shrek 4 nous amène à la suite du précédent, avec notre ogre vivant en famille, avec femme et enfants et tous ses amis. Et tout le monde il est gentil, attentionné, et tout va bien. Trop bien en fait. Notre ogre n’est pas totalement du genre sociable, et parfois il a de petits souvenirs de sa vie de solitaire des marais qui faisait peur aux gens et vivait comme un gros balourd. Période qu’il regrette. Et c’est là que Tracassin lui propose un deal… revivre cette époque en échange d’un jour de la vie de l’ogre. Shrek saute sur l’occasion sans lire les petites lignes au bas du contrat, et du coup se retrouve dans un monde comme celui qu’il connaît, mais différent, un monde parallèle où il terrifie de nouveau es passants, une bonne excuse pour les scénaristes de reprendre chaque personnage et de le modifier, en lui imaginant un autre parcours. On retrouve le Chat Potté en Chat Potelé, énorme boule de poils qui se laisse vivre. Fiona est devenue une cheffe de guerre de la rébellion contre le nouveau suzerain cruel. Tibiscuit est un combattant enragé défiant tout le monde. L’âne, lui, parle évidemment toujours tout le temps. Etc. Et bien évidemment, il y a une couille dans le potage avec le contrat de Tracassin et Shrek va avoir bien peu de temps pour régler tout cela s’il ne veut pas disparaître à jamais en laissant le royaume à la botte d’un méchant.
C’est rigolo, il y a des scènes sympathiques, des gags agréables (j’ai vraiment apprécié le Chat Potelé je dois dire). Mais rien de neuf. Shrek reste Shrek, c’est du basique, du gag pas trop poussé non plus, rien de trop réfléchi. Un film très pop-corn, un divertissement sympathique. Pas grand chose de plus malheureusement. Ca détend bien. Alors voilà, une fois au courant de ça et qu’on ne cherche pas plus, le pari est réussi. Mais c’est vrai que, depuis le 1er, j’attendais de retrouver cette pêche qui m’avait vraiment plu. Et ben non, tant pis. Pour reprendre la comparaison avec Toy Story, là où la saga de Pixar s’est achevée en apothéose d’émotion et de renouveau, celle de Dreamworks se termine un peu en queue de poisson sur un goût toujours trop pareil. Dommage.
Je serais (enfin, j’ai été) encore plus méchant que toi en disant que non, Shrek n’est plus Shrek: toute la dimension « shrekienne » de l’histoire, le côté politiquement incorrect de l’animal, est passé à la trappe.
À part deux-trois gags visuels réussis et une qualité technique honnête, il n’y a pas grand-chose à sauver de ce film.
Shrek, c’était sympa dans le premier film (et encore, pour moi ce n’était qu’un énième film à humour pipi-caca avec quand même quelques trouvailles de temps en temps), mais DreamWorks aurait dû s’arrêter là. C’est devenu aussi lourd que l’embonpoint de Shrek. Ça ne fait pas rire, tout juste sourire. Et encore… Comme dans la majorité des films de DreamWorks, les gags s’enchainent sans surprise (on sait toujours par avance comment la scène va se conclure), sans finesse ni originalité.
Quand on compare ça à des chefs d’œuvre comme Wall•E ou Là-Haut…