Je sais pas à quel point vous avez suivi le feuilleton gag de Hadopi en France. Enfin, gag, façon de parler. C’est quand même sacrément grave d’oser mettre en place un machin pareil. Mais l’aspect gag vient du nombre d’instances qui vont à son encontre (entre autres l’ONU, rien que ça, mais aussi le Conseil Constitutionnel par exemple), des erreurs kilométriques faites en cours de route (si on suivait la loi, Hadopi devrait se fermer son propre accès internet vu son nombre de négligences caractérisées de protection), des succès plus qu’anecdotiques enregistrés, du fric mis là-dedans. Je vais pas vous mettre tous les liens ni toutes les références, il y en aurait pour des heures.
Le dernier super truc trop drôle, et franchement j’ai tout d’abord cru réellement à un fake, c’est la campagne de pub à 3 millions que l’Hadopi se paye sur le dos des contribuables. Avant de commenter un tout petit peu la chose, je vais vous laisser apprécier la chose, afin que l’on soit bien au clair sur le sujet de ce billet.
Bien, maintenant que vous avez supporté ces clips et affiches, qu’est-ce qu’on en dit? Ridicule? Pire que ça, dangereux!
Certes on peut s’arrêter au premier degré et trouver le tout juste mauvais. Une réalisation exécrable. Des thèmes musicaux et des titres à vomir. Une vision de l’avenir de la culture française franchement pauvre. D’où ma première pensée du fake. Mais quand on voit que c’est du sérieux, que c’est là la campagne officielle pour contrer le piratage, que 3 millions d’euros ont été investis pour ça, et bien franchement c’est un sale coup.
J’en retiens donc que les futurs talents et représentants de la culture française ne maîtriseront plus la langue française, selon Hadopi. J’en retiens aussi que la musique du futur voulue par ces instances est une soupe même pas distrayante ni même agréable en fond sonore qui vous pourrira les ondes FM. Que les films et séries ne seront que d’énièmes resucées de superproduction hollywoodiennes. Ca vous fait plaisir? Pas que j’aime tout ce que la culture actuelle française amène (franchement c’est même relativement mou du genou et peu convaincant dans la majorité de ce que l’on voit). Confirmation, s’il en était besoin, qu’Hadopi marche à la botte des majors et distributeurs, qu’il ne s’agit pas d’un soutien aux artistes, aux créatifs. Les choix de demain en matière culturelle seront-ils encore plus restreints que ceux d’aujourd’hui? Doit-on couper l’Internet à ceux qui cherchent autre chose que la molle production des gros bonnets?
Hadopi promeut ainsi sa vision du droit d’auteur et de la distribution de la culture. Un modèle éculé qui ne peut résister aux nouvelles technologies. Le message est clair. Plutôt que de s’adapter aux nouveaux modes de communication, bridons-les pour garder le contrôle et rester maîtres. L’argent rentrera toujours.
Bon, Emma Leprince, c’est de la soupe ultracommerciale, pas à tortiller.
« Tues-moi à gages », c’est une reprise moins drôle de « L’emmerdeur », de Philippe de Broca, qui a déjà eu le malheur d’un remake foireux récemment, d’ailleurs.
Le seul truc réellement amusant, c’est « Rock Secret », sauf que si c’est pour y voir des acteurs français, je suis beaucoup moins enthousiaste.
Mais bon, c’est Hadopi, aussi; ce n’est pas comme si c’était conçu par des gens compétents.
Je signale juste un petit article que je viens de lire et qui démontre l’inutilité et le flop de tout ceci… http://linuxmanua.blogspot.com/2011/07/hadopi-et-label-pur-voici-letude.html